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Portraits de femmes en lutte au Maroc : Malika Barra et Khadija Ziane

Par solidarité avec les militants associatifs et syndicaux marocains emprisonnés ou poursuivis, et à l'occasion de la journée de la femme, Mediaterranée publie des portraits de femmes en lutte.

Le 7 juin dernier, la police marocaine a durement réprimé les émeutes populaires qui ont éclaté à Sidi Ifni Aït Baâmrane, pour la défense des droits sociaux et des libertés et contre la corruption.

Malika Barra, épouse de Brahim Barra, prisonnier politique de Sidi Ifni.

Il est 9h, ce mardi 13 janvier. Malika Barra est déjà au local d'Attac de Sidi Ifni au sud du Maroc. Elle observe, avec d'autres familles, un sit-in permanent en soutien aux prisonniers politiques en grève de la faim, dont son mari Brahim Barra fait partie.

Malika a 33 ans, elle est la maman d'un petit Rafik Barra qui va bientôt souffler sa quatrième Bougie. Elle fait partie de ces femmes qui se sont retrouvées au cœur des évènements sociaux de Sidi Ifni, en juin denier.
Malika n'est pas que l'épouse d'un militant, elle même est militante d'Attac, elle est également membre de l'association marocaine des diplômés chômeurs, alors qu'elle est diplômée depuis 1999.

Depuis, elle n'est pas restée les bras croisés, elle a travaillé comme ouvrière jusqu'à la naissance de son fils. Dans son usine, elle était déléguée du personnel, rattachée à un syndicat dont elle s'est faite exclure. La direction syndicale n'appréciait pas son refus du traitement bureaucratique réservé aux doléances des ouvriers qu'elle représentait. Elle a fini, avec ses camarades, par faire le choix d'être indépendants de toute appartenance syndicale.

Aujourd'hui, Malika poursuit son engagement, pour la libération de tous les détenus politiques. D'ailleurs, elle commence toujours par évoquer les autres détenus avant de parler de son mari. Quand elle se rappelle un détail concernant un prisonnier, elle se reprend aussitôt, « avant que j'oublie un tel est malade, l'autre a besoin d'un régime..»
« C'est une cause commune », dit-elle, « mon mari et les autres sont en prison pour les mêmes raisons, le refus de la corruption et l'exigence du droit au travail ».

Malika évoque son mari, son arrestation, le ton serein confiant, même quand elle parle des moments graves. Les provocations de la police, qui a investi son domicile de nombreuses fois, le jour où des policiers en civil l'ont menacé avec leurs pistolets devant son petit Rafik.

Malika Barra raconte, la voix douce, paisible. Un calme qui contraste presque avec la détermination de l'épouse et de la militante.

khadija Ziane en liberté provisoire: Le combat continue. Exigeons l'abandon de toutes les poursuites à son encontre.

Khadija Ziane a 35 ans, Présidente de l'association des femmes d'Ifni aït Baâmrane, elle est aussi membre de l'association Aït Baâmrane pour le développement et du centre marocain des droits de l'homme.

Une femme dynamique et une citoyenne très impliquée dans la vie de sa région, malgré le chômage qu'elle subit alors qu'elle est diplômée en comptabilité. Khadija Ziane s'est tout naturellement insurgée contre la répression menée par les autorités marocaines dans la région en juin dernier, elle a témoigné courageusement des exactions perpétrées par la police marocaine. Elle a soutenu et accompagné les prisonniers politiques et leurs familles.

Engagées dans une logique punitive de cette population qui n'a fait que porter des revendications légitimes pour le travail et contre la corruption, les autorités marocaines ont procédé à l'enlèvement de Khadija Ziane le 28 juillet dernier, à la prison d'Inzegane à Agadir, alors qu'elle accompagnait les familles pour rendre visite aux prisonniers.

Depuis, Khadija a été incarcérée à la prison d'Inezegane à Agadir. Le 12 février elle a comparu avec les prisonniers politiques de Sidi Ifni Aït Baâmrane, incarcérés depuis les évènements sans être jugés. Le juge a ordonné sa mise en liberté provisoire, et le report du procès au 5 Mars.

Khadija est poursuivi pour :
Direction et constitution d’association de malfaiteurs.
Participation à incendie d’un véhicule.
Tentative d’homicide volontaire sur fonctionnaire.
Destruction d’installation industrielle et biens d’utilité publique .
Gêne de la circulation en plaçant objets et obstacles entravant la circulation.
Atteinte à l’intégrité de fonctionnaires de l'État en exercice.
Participation à une manifestation non autorisée.
Port d’arme lors d’une manifestation.
Et ce conformément aux articles : 114, 128, 129, 267, 293, 294, 581, 590, 591, 595, 596 du code pénal marocain. 

Le comité de Soutien de Khadija Ziane exige :
- L'abandon de toutes les poursuites à l'encontre de khadija
- La libération immédiate de tous les prisonniers politiques de Sidi Ifni
- La poursuite des responsables
Le Comité de Soutien de Khadija Ziane appelle :
- Les femmes de France et d'ailleurs à œuvrer pour l'abandon de toutes les poursuites contre Khadija
Les organisations de défense des droits humains à mener des enquêtes indépendantes pour déterminer les responsabilités.

Vos signatures et messages de soutien à :
SoutienKhadijaZiane@ras.eu.org

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