Festival du Niger : "un projet de développement pour Ségou", selon son directeur
La 6ème édition du Festival sur le Niger aura lieu du 3 au 7 février 2010 à Ségou (230 km au nord de Bamako). Cet événement culturel et économique fait de la ville de Ségou, la Cité des Balanzas, une destination privilégiée des touristes et quelque 22.000 y sont attendus cette année. A quelques jours du festival, son directeur Mamou Daffé s'est confié à Xinhua.
Xinhua (X) : Quelles sont les innovations attendues pour cette 6e édition du festival sur le Niger ?
Mamou Daffé (M.D.): Axée sur le thème de "Culture et Développement", cette 6e édition est placée sous le signe de la célébration du cinquantenaire de l'accession du Mali à l'indépendance. Globalement, l'architecture du festival ne change pas avec le forum à caractère scientifique qui va se pencher sur "Culture et gouvernance". Les manifestations traditionnelles portent sur le thème "Ségou accueille Kayes". L'exposition d'art est axée sur " l'Eau" et la foire internationale de Ségou se tiendra comme toujours en marge du festival. Les soirées à thème constitueront cette année l'une des principales innovations. Il y aura donc la " soirée mandingue" avec Habib Koité, Kassé Mady Diabaté, Bako Dagnon, Sékouba Bambino et Nahawa Doumbia. Il est aussi prévue une soirée Cheick Tidiane Seck & compagnie et la "soirée ragga, reggae et rap" avec Amkoullel, Lassy King Massassi, Dady Dasty, Koko Dembélé. A l'affiche des concerts géants, nous aurons cette année Salif Kéita, Habib Koité, Nahawa Doumbia, Baba Maal (Sénégal), Tinariwen, Kassé M Diabaté, Atongo Zimba (Ghana), Baba Salah, le Super Biton de Ségou, Sékouba Bambino Diabaté (Guinée) (...) L'autre innovation, c'est que cette année la cérémonie d'ouverture aura lieu le 3 février au Quai des Arts avec la reconstitution des différentes époques de la musique malienne à travers un concept inédit célébrant le cinquantenaire de l'indépendance du Mali.
X: Quel bilan faites-vous de la 5e édition ?
M.D.: Dans l'ensemble, j'estime que la 5e édition a été un succès. Mais, il faut avouer qu'il y a encore des aspects de l'organisation à parfaire, notamment sur le plan sécuritaire. Il faut aussi noter que la précédente édition a été surtout caractérisée par la crise financière internationale qui a fait que le nombre de festivaliers étrangers a diminué. Mais, le plus réconfortant, c'est de voir les nationaux s'approprier de plus en plus ce le festival qui est devenu le rendez-vous annuel à Ségou.
X.: Quelles sont vos ambitions pour le festival de Ségou ?
M.D.: La volonté de créer le festival de Ségou s'inscrit dans une logique globale du développement de la ville et de la région. Avec cette manifestation, beaucoup d'activités connexes ont été créées et ont contribué à changer le visage de Ségou, tant sur le plan architectural que sur le plan environnemental, économique et culturel. Dans les années à venir, notre ambition est de travailler sur les différents métiers de la culture. Pour ce faire nous comptons bientôt ouvrir à Ségou un centre des arts qui va s'investir dans la formation des artistes et dans le développement de l'entreprenariat culturel.