Poésie d'outre-tombe ...
"Il y a des morts qui sommeillent dans des chambres que vous bâtirez. Des morts qui visitent leur passé dans les lieux que vous démolirez. Des morts qui passent sur les ponts que vous démolissez. Des morts qui passent sur les ponts que vous construirez. Il y a des morts qui éclairent la nuit des papillons, qui arrivent à l'aube pour prendre le thé avec vous, calmes tels que vos fusils les abandonnèrent.
Laissez donc, ô invités du lieu, quelques sièges libres pour les hôtes, qu'ils vous donnent lecture des conditions de la paix avec les défunts."(1)
L'engagement du poète surgit de sa présence au monde. C'est pourquoi sa poésie dit les arbitraires et les cruautés, la douleur et le sang des opprimés-martyrs au moyen desquels les États assassins écrivent à jamais l'histoire de leurs peuples...
(1) Cet extrait est de Mahmoud DARWICH: Au dernier soir sur cette terre, (poèmes traduits de l'arabe -Palestine- par Elias SANBAR), Actes Sud, 1994.
Il est tiré de la partie du recueil intitulée :"Discours de l'homme rouge" (VII- p.17)