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La chronique de Da M’hand: à propos de la crise qui secoue l'Amérique

Du « New deal » de Roosevelt, au « yes we can » d’Obama

John Mc. Cain est enfin revenu de l’illusion que les fondamentaux de l’économie américaine étaient tellement solides que la crise des Subprimes n’ébranlerait pas un système financier bien établi. La descente aux enfers des banques et établissements financiers faisant la fierté du capitalisme américain rappelle à l’ordre le président en exercice et met au défi les candidats à la Maison blanche sommés, désormais, d’en faire leur principal thème de campagne.

La réserve fédérale américaine (FED), qui a osé l’acte « contre nature » de voler au secours de Fannie Mae et Freddie Mac, ne se risque plus à sauver de la faillite d’autres géants financiers et des assurances, dont Lehman Brother et AIG, sans l’engagement de la Maison Blanche et le feu vert du Congrès.

Le plan de sortie de cette crise systémique n’exige pas moins de 700 milliards de dollars. Un effort moralement inacceptable pour des élus assez respectueux des sacrifices du contribuable. D’où le refus, à gauche comme à droite, de recourir à des fonds publics pour maintenir en vie des organismes relevant de la sphère privée.

Les arguments du président de la FED en faveur du plan Bush et le discours de ce dernier implorant, jeudi à une heure de grande écoute, le soutien du Congrès « pour éviter que de cette crise de crédit naisse une crise économique », n’ont apparemment entraîné ni l’adhésion des démocrates ni la solidarité partisane des républicains.

Un sénateur conservateur s’est même étonné que Bernanke et Bush souhaitent que le Congrès les autorise à faire du socialisme ! A savoir si ce sénateur ironisait sur l’attitude du chef de l’Etat et du président de la réserve fédérale subitement piqués de tarentule, ou confondait lui aussi entre socialisme et « patriotisme économique ». Si c’est le cas, il faut croire en l’audience du « Monde » et des « Canards…déchaînés » de notre presse polissonne.

« Non au report, M. Mc Cain »

John Mc. Cain lui-même semble en être contaminé puisque, suspendant mercredi sa campagne pour aller accomplir son devoir de sénateur à Washington, demande à Barak Obama de reporter pour une date ultérieure leur débat télévisé de vendredi et l’appelle à être à ses côtés le jour du vote. La crise pèserait, selon lui, des mêmes dangers que le 11 septembre ou Pearl Harbor. Sens élevé des responsabilités ou manœuvres politiques ?

Le candidat républicain, mieux à l’aise que son rival démocrate sur les questions internationales et de sécurité, tenterait par tous les moyens de gagner du temps et d’éviter d’être des débats qui mettraient à nu les errements des deux mandats de l’administration Bush.

Sa gestion de la guerre d’Irak et des dégâts laissés par le cyclone Katarina entre autres. La crise des Subprimes est, elle, l’atout maître entre les mains d’un Obama jouant tapis ouvert l’œuvre de l’avant contre les options de l’arrière. « Non au report de ce débat public », répliquait-il avec cette détermination d’exploiter à fond l’occasion de prouver aux électeurs la responsabilité des républicains dans cette crise.

Une administration coupable d’avoir laissé faire des organismes du crédit désorientés sur les capacités d’endettement des ménages américains et l’évolution des prix de l’immobilier. Nouveaux faucons coupables d’être restés de marbre face à une escalade sans précédent des prix et d’y avoir indirectement contribué.

Une coterie de conservateurs intéressés davantage par les recettes fiscales que par le bien être sociale. Situation cauchemardesque dans laquelle John Mc. Cain se plaisait pourtant à souligner « la solidité des fondamentaux de l’économie américaine » avant que le scandale des établissements Lehman Brother et AIG ne vienne lui décrire la réalit��. Un redressement à 700 milliards de dollars ou l’effet dominos. C’était mercredi.

29 est une crise de bourse et non de crédit

Le face à face Mc. Cain Obama est à suivre  de bout en bout de la campagne. Libre au vétéran de la guerre du Vietnam d’invoquer le 11 septembre et compter sur la solidarité nationale, et au jeune avocat brillamment diplômé de Harvard de se rappeler la crise de 1929.

A l’argument qu’une crise de bourse n’est pas une crise de crédit, répondra la crainte que l’une et l’autre peuvent freiner la croissance et compromettre l’emploi. Pour éviter un tel contexte de crise économique, Obama brandit son « yes we can » comme en 1932 F. Roosevelt son « new deal ».

L’après 4 novembre dira si c’est à lui ou à son rival de devoir emboîter le pas à Nicolas Sarkozy plaidant, cette fois-ci devant l’assemblée générale des Nations Unies, la nécessité d’un nouveau système financier mondial. Cette crise de crédits américains est, en effet, sur le point d’atteindre la plupart des économies Ouest européennes, de celles de quelques pays du Golf et de ceux de l��Asie du Sud est. Et l’Algérie ?

Selon M. Laksaci, le gouverneur de la banque d’Algérie, on en est bel bien à l’abri. Grâce notamment au remboursement par anticipation de la dette publique, au niveau de nos réserves de change et à nos placements aux USA. Lu dans un Canard polisson de la presse…enchaînée.

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