Le plan de sauvetage européen suffira-t-il pour sauver l'euro ?
Les marchés financiers dans le monde ont rebondi après l'adoption par l'Union européenne d'un plan de sauvetage de 750 milliards d'euros, dans la nuit de dimanche à lundi, qui a réussi à atténuer les craintes des marchés, préoccupés par une éventuelle crise de la dette pan-européenne.
Malgré les réactions positives à court terme du marché, nombreux sont ceux qui doutent encore que ce plan de sauvetage suffise à stopper la propagation de la crise de la dette grecque dans la zone euro et à assurer un avenir stable de la monnaie européenne.
Un haut responsable du Fonds monétaire international a qualifié le plan européen de "morphine", qui pourrait calmer les marchés pour un certain moment, mais ne déboucherait pas sur une résolution à long terme de la crise de la dette européenne.
La crise de la dette grecque a démontré que le pays avait échoué à procéder à des réformes structurelles ces dernières années, problème que l'on peut également observer dans d'autres pays de la zone euro.
Nombre d'analystes estiment que les pays de la zone euro ne seront pas capables d'éviter complètement des turbulences à l'avenir, à moins qu'ils trouvent un moyen de retrouver leur compétitivité économique.
Certains analystes ont applaudi le plan de stabilisation de l'UE, le décrivant comme une démarche cruciale vers une intégration plus importante des pays européens, tandis que d'autres avertissent que le plan pourrait avoir des effets sans précédents sur l'euro et l'inflation dans la zone.
Pour les pays de la zone euro, il s'agira d'un un processus long et douloureux que celui d'appliquer des réformes structurelles et des mesures d'austérité destinées à réduire la dette publique galopante.
D'un point de vue global, la crise de la dette grecque a pour cause principale les régulations financières inadéquates, également à l'origine de la crise financière mondiale.
Les dirigeants européens ont reproché aux spéculateurs d'avoir déclenché la crise, mais presque deux ans après l'éclatement de la crise financière internationale, le monde n'est pas encore arrivé à trouver un moyen de réguler de manière appropriée les produits financiers dérivés, qui, selon nombre d'analystes, ont joué un rôle très dommageable dans le cadre de la crise grecque. Sans oublier les agences de notations qui, si puissantes soient-elles, ne sont pas soumises à des règles claires et précises.
Un diplomate européen s'est plaint en privé que si la crédibilité des agences de notations n'était pas surveillée de manière appropriée, l'éclatement d'une nouvelle crise n'était qu'une question de temps.