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Sommet du G20: les économies émergentes veulent donner de la voix et se faire entendre

Alors que le sommet du G20 est sur le point de se réunir jeudi à Londres, les dirigeants des économies émergentes insistent pour que les pays en voie de développement aient davantage leur mot à dire dans les discussions multilatérales. Selon eux, l'actuel système financier international a besoin d'être réformé en profondeur et les pays développés doivent exclure toutes mesures protectionnistes.

Plus de poids dans le processus décisionnel

Le groupe composé du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine rappellent que quelques économies développées exercent un monopole sur le processus décisionnel financier international, alors que les pays en voie de développement ont en longtemps été injustement marginalisés.

Le Fonds monétaire international (FMI) par exemple, possède une structure dominée par les Européens et les Américains, les Etats-Unis détenant à eux seuls 17 % des voix, un quota assez élevé pour opposer leur veto à toute notion au sein du FMI.

Au début du mois, le ministre chinois des Finances, Xie Xuren, avait d'ailleurs lancé un appel pour réformer de manière substantielle et générale le système financier international.

Le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, a pour sa part suggéré que les économies émergentes reçoivent plus de droits de vote et plus de poids dans le processus de décision au sein des institutions financières internationales.

Le président du Mexique, Felipe Calderon, se joindra à ses collègues argentin et brésilien au sommet du G20 pour donner plus de poids à la voix de l'Amérique latine et demander de l'aide de la part des institutions financières internationales destinée aux pays en voie de développement.

"Le pouvoir relatif des économies avancées traditionnelles est en déclin alors que l'importance des économies émergentes augmente régulièrement, du fait que ces dernières participent de plus en plus à la chaîne de production globale", a affirmé à l'agence Xinhua Zhang Bing, chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales.

Il a indiqué qu'avec un scénario économique mondial modifié, il est grand temps que les économies émergentes s'impliquent davantage dans la gouvernance économique mondiale.

Stabilité et développement

Les ministres des Finances Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine ont publié un communiqué lors de la réunion des ministres des Finances du G20 il y a quinze jours.

Ils sont convaincus que recapitaliser les banques et nettoyer leurs bilans pour stabiliser le système financier demeurent une priorité et ont également avancé des points de vue concernant les réformes du système monétaire international et la consolidation des réglementations financières.

Le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a préconisé la création d'une nouvelle super réserve souveraine de devises pour remplacer les réserves nationales, qui servira de colonne vertébrale au système monétaire mondial.

L'idée de M. Zhou a été reprise par le président brésilien, Luiz Ignacio Lula da Silva, qui a fait remarquer que le commerce entre le Brésil et l'Argentine se fait déjà en monnaie locale, indiquant que la proposition de M. Zhou s'est avérée réaliste.

Des propositions similaires ont également été présentées par le président russe, Dmitri Medvedev, qui a préconisé l'élargissement du panier de devises.

Lutter contre le protectionnisme

Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a appelé les pays développés à respecter les intérêts des pays en voie de développement, lesquels ne sont aucunement responsables de la crise mondiale. Il a notamment mis en garde contre les tentations protectionnistes.

M. Lula avait par ailleurs clairement fait savoir que le Brésil est prêt à coopérer avec les autres pays en voie de développement afin de rouvrir les négociations sur le commerce mondial (le cycle de Doha), en vue de protéger les intérêts des pays en voie de développement.

Dans un souci de promotion des échanges, la Chine a enfin envoyé une délégation d'affaires et d'investissements en Europe le mois dernier.

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