Congo - Accident de train: le gouvernement ouvre une enquête
Le gouvernement congolais vient d'ouvrir une enquête sur l'accident du train survenu il y a trois jours et qui a fait 76 victimes.
Pour le ministre d'État,, ministre des transports et de l'aviation civile du Congo, Isidore Mvouba, la faute professionnelle ne fait pas de doute au vu des premiers éléments de l'enquête qui révèleraient un excès de vitesse et un état d'ébriété du conducteur.
"La preuve, le conducteur a manqué de prendre, à cause de la vitesse, le bulletin de voie libre à la gare de Tchitondi avant d'y revenir après s'être arrêté à environ deux kilomètres".
Réfutant la vétusté du réseau comme cause de l'accident, il a déclaré: "La voie est très bonne dans cette zone. Depuis la fin de la guerre, en 2002, le gouvernement a mis en place un programme pluriannuel pour financer, à hauteur de près de 30 milliards de Fcfa, la réhabilitation du CFCO, tant au niveau du matériel que de la voie."
Pourtant cette thèse ne fait l'unanimité ni dans la presse, ni au sein de la population congolaise pour qui au contraire cet accident ne serait que la conséquence logique d'une gestion de l'État défaillante dans l'entretien et les rénovations nécessaires d'un réseau ferroviaire vétuste et dangereux.
Ainsi dans son éditorial du jeudi 24 juin, le quotidien Les Dépêches de Brazzaville a souligné que ce "drame était inévitable" et qu'il relevait avant tout de la responsabilité de l'État gestionnaire du réseau.
"N'accablons pas les hommes qui ont causé ce drame. Ils ne sont que les instruments d'une tragédie qui, tôt ou tard, devait se produire et qui se reproduira à terme plus ou moins rapproché si l'État ne se décide pas très vite à mettre de l'ordre dans une institution qui, depuis longtemps, échappe à son autorité", écrit le journal, dénonçant également les diverse tracasseries infligées aux voyageurs du CFCO.
De leur côté, certains Congolais, encore sous le choc, témoignent: "Les rails sont en très mauvais état. Ils ne datent pas d'aujourd'hui. Le CFCO brasse des millions qu'il utilise pour autre chose."
La question des indemnisations a par ailleurs été évoquée par le ministre qui a informé de la mise sur pied d'une commission juridique pour examiner "au cas par cas" les modalités d'indemnisation des passagers victimes dont plus d'un tiers seraient des "clandestins" non pourvus du billet de train règlementaire.