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France–Rwanda : visite de Nicolas Sarkozy à Kigali sous le signe du réchauffement diplomatique

Le chef de l'Etat français était en visite jeudi matin à Kigali, capitale du Rwanda, après trois ans de rupture diplomatique autour de la question du génocide de 1994. Une visite placée sous le signe de la réconciliation et du rétablissement des relations diplomatiques et de coopération.A son arrivé, le chef de l'Etat Français s'est recueilli au Mémorial du génocide rwandais où reposent plus de 250.000 victimes, avant d'être accueilli par le président rwandais Paul Kagamé.

Les deux chefs d'Etat ont tenu une conférence de presse commune, annonçant une relance de la coopération dans le domaine culturel et du développement socio-économique, ainsi que la réouverture d'écoles françaises dans le pays, et le retour des émissions de RFI (Radio France Internationale) sur les ondes.

Nicolas Sarkozy a annoncé avoir invité le président Kagamé à Nice pour le prochain sommet France-Afrique qui aura lieu les 31 mai et 1er juin. Une invitation acceptée par le président rwandais.

S'agissant du génocide de 1994, point d'achoppement dans les relations franco-rwandaise, le président français a reconnu de « graves erreurs d'appréciation », une « forme d'aveuglement » et des « erreurs dans une opération Turquoise engagée trop tardivement » par Paris lors du génocide de 1994, qu'il a qualifié de « défaite pour l'humanité toute entière ».

L'opération Turquoise est une opération militaire engagée par la France au Rwanda à la fin du génocide, et décidée par la résolution n° 929 du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle avait pour objectif de protéger, dans une « zone humanitaire sûre », les « populations menacées ».

Le génocide était alors perçu comme un phénomène collatéral de la guerre entre le FPR (Front patriotique Rwandais) et le gouvernement intérimaire rwandais. Il était ordonné de rester neutre entre ces parties.De nombreux Rwandais accusent l'armée française, présente lors du génocide, d'avoir laissé faire les exactions.

Les relations entre les deux pays se sont rapidement détériorées suite à la délivrance, en 2006, de mandats d'arrêt internationaux visant neuf proches du président Paul Kagamé dans la procédure antiterroriste menée par le juge français Jean-Louis Bruguière sur l'attentat contre l'avion du précédent président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, considéré comme l'évènement déclencheur du génocide.

L'enquête a été ouverte quatre ans après les faits, à la suite de la plainte déposée par la famille des personnels français pilotant l'avion.

Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi « que tous les génocidaires soient punis », mais a souligné que les dirigeants français étaient « tenus (...) par l'indépendance de la justice, par son calendrier, par ses procédures ».

Selon le chef de l'Etat Français, « La réconciliation ne peut pas attendre (...) mais le travail des historiens doit suivre sa route ».

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