Haïti: 1,2 million d'Haïtiens sans abri à l'approche de la saison des pluies
1,2 million d'Haïtiens ont un besoin criant d'abris résistant à l'eau à l'approche de la saison des pluies, a déclaré vendredi le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, John Holmes.
La première priorité désormais en Haïti, ébranlé le mois dernier par un tremblement de terre qui a causé 270.000 morts et détruit les infrastructures du pays, est la fourniture d'abris et de services sanitaires à grande échelle, a affirmé M. Holmes devant le Conseil de sécurité, qui vient d'effectuer une visite en Haïti.
Seuls 30% des 1,2 million d'Haïtiens qui ont un besoin criant d'abris résistant à l'eau sont actuellement aidés, selon M. Holmes, qui s'est dit également préoccupé par le sort du demi-million d'Haïtiens qui ont fui les zones les plus affectées et qui, à ce jour, n'ont reçu aucune aide.
Le Conseil de sécurité a tenu vendredi matin une réunion sur la situation humanitaire et politique en Haïti, au lendemain du nouvel Appel éclair de fonds lancé par l'ONU pour un montant record de 1, 44 milliard de dollars.
La situation humanitaire s'améliore sensiblement chaque jour. Le pire de l'urgence médicale est passé et environ trois millions de personnes continuent de recevoir des rations alimentaires, a assuré M. Holmes, l'accès à l'eau potable et les infrastructures de base étaient en voie d'être rétablis dans toutes les zones les plus touchées par le tremblement de terre.
M. Holmes a néanmoins attiré l'attention sur la multiplication des camps improvisés dans la capitale et à l'extérieur, en particulier les communes de Jacmel et Léogane, épicentre du séisme. Il a noté que ces camps improvisés "surpeuplés, vulnérables aux inondations et aux incendies", ne pouvaient perdurer, mettant en garde contre la "fragilité" de ces installations face à la saison des pluies et aux ouragans.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a reconnu devant le Conseil de sécurité que la situation en matière de sécurité en Haïti restait "stable mais potentiellement fragile", et que "la détérioration des conditions de vie a entraîné une augmentation de la criminalité dite opportuniste".
Il a averti que si la communauté internationale ne parvient pas à répondre aux impératifs humanitaires, tel que la nécessité de fournir des abris avant la saison des pluies, "les frustrations des Haïtiens augmenteront, ouvrant la voie à de possibles manipulations politiques".