L’UE réagit à l’utilisation frauduleuse de passeports par le Mossad

Les agents du Mossad ont utilisé des passeports européens lors de l’opération d’assassinat, le 19 janvier, d’un responsable du Hamas dans un hôtel à Dubaï. Londres, Dublin, Berlin et Paris ont haussé le ton la semaine dernière face à Israël en réclamant des explications dans l'affaire des passeports.

C’est à présent l’Union Européenne qui interpelle Israël, au moment où le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman est justement à Bruxelles pour une visite prévue de longue date.

"Nous sommes extrêmement préoccupés que des passeports européens, qui sont des documents légaux rigoureux, aient pu être utilisés à des fins différentes de leur usage", a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

De son côté, la chef de la diplomatie de l'UE, la Britannique Catherine Ashton, « partage les préoccupations au sujet de l'utilisation frauduleuse de passeports », a indiqué son porte-parole, Lutz Güllner.

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a jugé pour sa part « inadmissible et pas très amical » l'utilisation de passeports européens pour couvrir un tel assassinat. Et son homologue allemand, Werner Hoyer, lui a fait écho en jugeant cette affaire « très inquiétante ».

Le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt estime que « le détournement de passeports européens ne peut être toléré », tandis que son collègue luxembourgeois Jean Asselborn a dénoncé lui vigoureusement le meurtre en tant que tel du responsable du Hamas.

Selon la police de Dubaï, des membres du commando qui a assassiné Mahmoud Al-Mabhouh, membre du Hamas, détenaient des passeports britanniques, irlandais, français et allemand.

Les israéliens continuent quant à eux à nier en bloc tout implication de leurs services secrets dans cet assassinat.