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"Les fractures du savoir", un rapport de l'UNESCO et du CISS

Récemment publié par l'Unesco et le Conseil international des sciences sociales, le rapport titré "Les Fractures du savoir" constate que les sciences sociales depuis longtemps étudiés et analysés dans les universités occidentales, sont devenus le sujet favori  des institutions éducatives d' Amérique Latine et d'Asie.

Selon cette recherche , l'Europe et l'Amérique du Nord possèdent encore 75% de revues spécialisées et utilisées dans le monde et édités dans la langue anglaise. Les États Unis en publient plus du quart, surtout dans le domaine psychologique et économique. Le reste se répartit entre les Pays-Bas, la Grande Bretagne et l'Allemagne.

L'étude conjointement publiée par deux grandes Organisations, découvre une vérité longtemps occultée et négligée : l'important contraste qui se dessine entre les différents pays du point de vue des recherches sociologiques en Chine, au Brésil ou en Inde.

Le Brésil a vu le nombre des chercheurs tripler durant les derniers trois années et la  Chine son budget consacré aux sciences sociales augmenter de 20%.
Mais, malgré les efforts de ces régions, l'Amérique Latine et l'Europe tiennent toujours le record mondial des publications.

De manière surprenante, la Russie et les États indépendants marquent une baisse importante des publications ce qui peut être perçu comme une conséquence de la disparition de l'URSS. La recherche souffre d'une grave pénurie de chercheurs. Les universités constatent de plus en plus, un manque de nouvelles compétences.

En Afrique, le Kenya et le Nigeria concentrent l'essentiel des recherches et publications, car les "cerveaux" s'exilent à la recherche de meilleures conditions de travail.

Madame Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco a,  dans l'avant-propos de l'étude, conclu :"Comme ce rapport le montre, c'est souvent dans les régions du monde qui en ont le plus besoin que les connaissances en sciences sociales sont le moins développées. Les travaux en sciences sociales y sont moins importants à cause du parti pris en faveur de l'anglais et des pays anglophones industrialisés. Il s'agit d'une occasion manquée d'explorer des perspectives et des paradigmes ancrés dans d'autres traditions culturelles et linguistiques."

Comme le constatent les auteurs du rapport,  nombreuses sont les régions ont un grand besoin des sciences sociales pour résoudre les problèmes de l'humanité actuelle. Surtout en ce qui concerne le changement climatique, la pauvreté ou les épidémies.

Cette nouvelle analyse est enrichie par les points de vue des plus grands experts en sciences sociales qui ont élaboré le rapport:  Gudmund Hermes, président du Ciis, François Héran, directeur de recherche à l'Institut national des études démographiques, Adebayo Olukoshi, directeur de l'Institut africain de développement économique et de planification des Nations Unies et Herbe Vessuri, directeur de l'Institut vénézuelien de recherche scientifique.

Gudmund Hernes souligne l'internationalisation des sciences sociales qui sont enseignées à travers le monde. Il remarque aussi qu'elles ont été souvent critiquées pour leur incapacité à prévoir et complètement comprendre des événements aussi décisifs que la chute du mur de Berlin en 1989 et surtout, la crise amorcée deux ans auparavant.  Il souligne: "si le monde entend faire face aux défis présents et à venir, il a un besoin vital des sciences sociales et de meilleure qualité, afin de comprendre comment fonctionne le monde et de quelle manière les hommes réagissent"!

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