Sécurité alimentaire : les ministres africains et arabes pour un plan d'action conjointe
Les ministres africains et arabes ont adopté mardi, à l'issue de leur réunion à Charm el-Cheikh, en Egypte, un plan d'action conjointe pour la promotion du développement agricole et de la sécurité alimentaire en Afrique et dans le monde arabe.
Ils ont décidé de créer une institution, l'Unité de facilitation, pour suivre l'application du plan d'action. Ils ont également appelé la Commission de l'Union africaine, la Banque arabe pour le développement économique, le Fonds arabe pour le développement économique et social, la banque Afrexim Bank, la Banque islamique de développement et l'Autorité arabe pour le développement et l'investissement agricole, à élaborer une proposition pour le financement du plan d'action, notamment l'établissement de nouveaux fonds dans ce domaine.
Le plan d'action consiste en une combinaison des stratégies de développement agricole des pays africains et arabes, basé sur cinq piliers principaux : l'intensification de l'agriculture, la recherche et le transfert de technologie, le commerce et l'accès au marché, les réserves alimentaires stratégiques et la construction de capacité.
Le nouveau plan est le fruit des discussions et recommandations issues d'une série de réunions d'experts de haut niveau en 2009 à Damas, à Ryad, et au Caire, visant à trouver un cadre de coopération pour faire face à la menace de crise alimentaire dans les deux régions.
Selon des études sur la situation de la sécurité alimentaire dans les deux régions africaine et arabe, passées en revue durant la réunion ministérielle de deux jours, les pays arabes et africains subissent une pénurie d'articles alimentaires, en particulier les céréales. Dans la région d'Afrique subsaharienne, la production de blé et de riz ne répond respectivement qu'aux 25% et 52% des besoins de la population.
Ces études montrent qu'environ 50 millions de personnes en Afrique souffrent d'une certaine forme de malnutrition, alors que 27 pays africains connaissent des problèmes de pénurie d'aliments et que ce chiffre risque d'augmenter dans les décennies à venir.
Selon les dernières estimations de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Asie et l'Afrique subsaharienne comptent près de 90% des personnes affamées dans le monde, alors que l'Afrique subsaharienne en compte plus de 200 millions.
Le sous-secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed bin Helli a averti que selon la FAO, 36 pays, dont 19 pays africains ou arabes, feront face à une crise alimentaire à l'avenir, affirmant que dans les deux ans à venir, les pays à bas revenus risqueraient de souffrir d'un "déficit alimentaire" qui pourraient dépasser 40% des besoins réels.
La commissaire de l'Union africaine pour l'économie rurale et l'agriculture, Mme Tumusiime Rhoda Peace, a estimé lundi à 40 milliards de dollars les lacunes en matière de sécurité alimentaire en Afrique.