Sommet France-Afrique: les Africains pour un assouplissement de la loi sur l"immigration choisie"
Le sommet France-Afrique se tiendra à Nice, en France, du 31 mai au 1er juin et 52 États sont invités, ainsi que des représentants de l'Union Européenne, de l'ONU et de la Banque mondiale.
Pour la première fois, des représentants de 230 entreprises, dont 150 d'Afrique, se retrouveront dans cinq grands ateliers pour parler business. Les conclusions de leurs travaux seront présentées aux chefs d'État à la séance de clôture du sommet.
Le rôle de l'Afrique, l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU et les perspectives du G8 et du G20 marqueront les principaux sujets à l'ordre du jour de ce Sommet. La réunion des chefs d'État et de délégation portera aussi sur les moyens de promouvoir la paix et la stabilité en Afrique et le rôle des pays africains pour répondre à ces exigences.
Les Africains attendent un assouplissement de la loi controversée sur l'"immigration choisie", préparée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui président de la République française, pour durcir les conditions d'entrée et de séjour des étrangers dans l'Hexagone, selon des observateurs au Maroc.
Cette loi abroge, entre autres, la régularisation de droit des clandestins présents en France depuis dix ans. Outre une carte de séjour spécifique"compétence et talents" pour les étrangers les plus diplômés, le texte de loi oblige les candidats à un séjour de longue durée à signer un contrat "accueil et intégration", par lequel ils s'engagent à suivre une formation, notamment linguistique.
Outre les mesures répressives, la France est appelée à proposer une amélioration de la coopération économique et un développement du commerce dans les pays d'origine, afin de mettre sur pied des projets générateurs d'emplois tels l'agriculture, l'artisanat, le tourisme ou encore la pêche. Elle doit aussi offrir des appuis techniques aux migrants souhaitant développer des projets dans leur pays d'origine et l'élargissement des filières universitaires et techniques en coordination avec les besoins du secteur privé des marchés africains et européens.
D'autres mesures sont préconisées pour éviter la fuite des cerveaux, comme la mise en place d'une politique incitative au retour pour les étudiants africains ayant étudié en Europe, le développement de partenariats entre les institutions scientifiques et techniques et le renforcement de la coopération en matière de formation.
En effet, du fait d'un contexte international marqué par l' intensification de la concurrence sur les marchés du Nord, le marché africain pourrait constituer une niche stratégique pour les entreprises françaises, compte tenu de sa taille potentielle, appelée à gagner en importance avec les efforts déployés par la communauté internationale en faveur du développement du continent africain.
A Nice, les Africains demanderont à la France qui siège au Conseil de sécurité et au G8, de les aider à être présents au Conseil de sécurité où 70% des questions traitées concerne le Continent et un appui conséquent à leurs efforts, notamment ceux qu'ils fournissent pour relever les défis de la stabilité, de la paix et de la sécurité sur le continent.