Togo: fin des élections présidentielles dans une ambiance de sérénité
Le scrutin présidentiel du 4 mars devant permettre au Togo d'élire le successeur du président sortant Faure Gnassingbé, encore dans la course, s'est achevé dans une ambiance de sérénité.
3.273.069 électeurs répartis dans 5.930 bureaux se sont mobilisés pour choisir le futur président de ce pays parmi 7 candidats.
Des bulletins de vote à souche à numéros séquentiels ont été utilisés sans aucune marque d'authentification. Ce qui a pourtant fait l'objet de revendications de certains partis politiques.
Dans l'ensemble, le scrutin s'est déroulé dans une ambiance de sérénité. "Dire qu'il n'y a pas eu d'incidents, c'est de la démagogie", a nuancé cependant le Commissaire Assi Abalo, Commandant de la composante Police de la Forces sécurité élection présidentielle (FOSEP) de 6.000 agents, parlant plutôt d'incidents mineurs.
Il a fait état, entre autres, de l'interpellation de cinq personnes à Hahotoé, ville minière à près de 60 km à l'ouest de Lomé, alors qu'elles en étaient aux derniers préparatifs , et ceci, suite aux incidents qui ont éclaté à la fermeture des bureaux.
Komikpime Bamenante, secrétaire général adjoint du Rassemblement du peuple togolais (RPT-pouvoir), s'est félicité de l'ambiance qui a prévalu, estimant que "c'est une première" qui donne la preuve que les sensibilsations à la non violence ont éte assimilées par les populations.
"Dans la ville de Lomé, tout est calme", a-t-il dit, après avoir visité même des quartiers bastions de l'opposition impénétrables lors des dépouillements des votes de la présidentielle de 2005.
"Je ne vois pas de violence, ni de début de violence, je ne vois pas de volonté de violence. Et, je crois que ce qui s'est passé il y a cinq ans est un mauvais chapitre de notre histoire", a relevé Gilchrist Olympio, 74 ans, leader de l'Union des forces de changement (UFC, principal parti de l'opposition), qui n'a pas pu être dans la course pour cause de blessures.
"Je crois que c'est une page qui est tournée et qui ne retournera pas", a-t-il précisé.
"Nous avons connu une histoire assez saccadée", a observé M.Olympio, soulignant que la journée du 4 mars est "peut-être le début de la démocratisation" du Togo.
Les votes terminés et les dépouillements achevés dans des centres, les urnes sont acheminées vers les Commissions électorales locales indépendantes (CELI) avant leur convoi pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui donnera les résultats provisoires dans moins de 48 heures.
La CENI est chargée de l'organisation, de la supervision et de la proclamation des résultats provisoires. Les résultats définitifs seront publiés par la Cour constitutionnelle.
"Avec la tenue effective du scrutin présidentiel ce 4 mars, nous amorçons l'une des phases les plus délicates et les plus sensibles de notre processus électoral", a déclaré mercredi Taffa Tabiou, président de la CEN.
Il a rappelé, à cette occcasion, l'engagement de la CENI d'organiser une "élection juste, équitable, transparente, sans violence" qui permette à ce pays de retrouver sa place au sein des démocraties modernes.
Plusieurs missions d'observation ont été autorisées à suivre cette élection. 3.300 observateurs nationaux, près de 180 de l'Union européenne et 46 de l'Union africaine ont été déployés. De son côté, l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) a envoyé une mission de "contact et d'information".
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) a dépêché 250 observateurs, dont une équipe sécuritaire de 146 officiers supérieurs de gendarmerie et de police venus de douze des quinze Etats membres de ce regroupement.
"Je crois qu'on a tous les moyens et toutes les ressources pour vérifier que le scrutin est propre, libre et transparent", avait confié Jose Manuel Garcia-Margallo Y Marfil, chef de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne pour la présidentielle au Togo, faisant état également de contacts pris avec les autres missions internationales et surtout avec les 3.300 observateurs locaux accrédités.
Sur le plan sécuritaire, un dispositif spécial, la Force sécurité élection présidentielle (FOSEP-2010) a été mise sur pied avec un effectif de 6.000 gendarmes et policiers.
Pour rappel, sont en lice pour ce scrutin, le président sortant Faure Gnassingbé du RPT face à six candidats de l'opposition: Jean-Pierre Fabre de l'UFC, Yawovi Agboyibo du Comité d'Action pour le Renouveau (CAR), Agbéyomé Kodjo de l'Organisation pour bâtir le Togo dans l'unité et la solidarité(OBUTS), Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), Lawson Nicolas du Parti pour le renouveau et la rédemption (PRR) et Kagbara Bassabi du Parti démocratique panafricain (PDP).