Analyse: Un an après, la politique étrangère du gouvernement Obama suscite des réactions mitigées
Près d'un an après son arrivée à la Maison Blanche, le président américain, Barack Obama, a vu sa politique étrangère bien notée par nombre d'experts, mais elle a également suscité des préoccupations.
Parmi les critiques, certains mentionnent la perception du président Obama sur la politique étrangère, basée sur sa personnalité, au lieu des réalités géopolitiques. Certains autres critiquent la lenteur du président dans la prise de décisions sérieuses dans le domaine de la politique étrangère.
D'autres experts ont choisi la prudence, notant que la première année du mandat présidentiel constitue une période de conception et que les grandes décisions seront prises l'année suivante.
L'arrivée de Barack Obama à la présidence américaine a suscité chez ses partisans des espoirs de voir l'émergence d'un pays prêt à écouter, différent de "l'Amérique isolationniste", surnom donné par des opposants de George W. Bush aux Etats-Unis sous son administration.
Pourtant, selon les critiques, le visage américain plus amical s'est avéré peu efficace pour aider le nouveau dirigeant à relever de graves défis en politique étrangère,comme la poursuite de la guerre en Afghanistan
"Obama souhaite rehausser l'image américaine à l'étranger, mais il doit faire face en même temps à une réalité : être populaire en Europe ne signifie pas tout le temps que les Etats-Unis seront les bénéficiaires", a indiqué Matthew Gertken, analyste géopolitique de Stratfor, une compagnie d'analyses stratégiques américaine.
Les fiançailles entre M. Obama et l'Europe n'ont ni réussi à persuader les pays de l'UE d'accorder un soutien important à la guerre en Afghanistan, la priorité de la politique étrangère du président américain, ni abouti à d'autres fruits diplomatiques, a déploré l'analyste.
Néanmoins, rétrospectivement, aucune action décisive susceptible d'influencer le monde n'a jamais été prise durant la première année de tous les mandats présidentiels, a-t-il poursuivi.
Souvent, la deuxième année est perçue comme une période permettant de façonner une présidence, a-t-il souligné, citant comme exemple la décision de l'administration Bush d'envahir l'Irak, prise pendant sa seconde année au pouvoir et qui est devenue un événement symbolique de sa présidence.
Aux dires de Michael O'Hanlon, un analyste de Brookings Institution, un groupe de réflexion siégeant à Washington, les grandes décisions prises par le président Obama durant sa première année au pouvoir représentent ses méditations sur la politique étrangère.
Des stratégies, telles que le désengagement des troupes américaines de l'Irak, l'envoi de renforts vers l'Afghanistan, ainsi que la fixation d'une date butoir pour le retrait de l'armée américaine du pays en proie aux conflits ont été bien réfléchies, a-t-il ajouté.
En Iran, M. Obama a dissipé les illusions, selon lesquelles sa personnalité suffirait à servir de stratégie et il est devenu plus pragmatique à l'égard du dossier, a-t-il conclu.
Quant au processus de paix au Moyen-Orient, bien qu'il n'y ait pas encore de progrès réel, le président a recouru aux moyens diplomatiques, afin d'éviter d'une part d'être trop intime avec Israël et d'assurer, d'autre part, à la direction israélienne, que les Etats-Unis ne l'abondonnent pas, a-t-il résumé.
D'après des observateurs, à l'approche de l'an 2010, une doctrine appartenant uniquement à M. Obama prendra forme. Son administration a procédé au réajustement de la position des Etats-Unis, pour qu'ils redeviennent un membre clé d'un système international plus étendu rappelant les années écoulées entre la fin de la Guerre froide et les attentats terroristes du 11 septembre 2001.