Gabon : mort de Bongo et fermeture des frontières
Les autorités gabonaises ont annoncé officiellement que le président Omar Bongo Ondimba est décédé lundi à Barcelone vers 14H30 (12H30 GMT) à l'âge de 73 ans. La vice-Première ministre gabonaise Geogette Koko a lu lundi après-midi une déclaration gouvernementale à la chaîne de télévison nationale gabonaise, annonçant le décès du président Bongo et un deuil de 30 jours pendant lequel les drapeaux seront mis en berne.
La déclaration indique que Bongo a consacré sa vie à la nation et au peuple et appelle les Gabonais à rester unis pour respecter la Constitution et sauvegarder la paix.
Aussitôt après cette déclaration, le ministère gabanais de la Défense nationale a annoncé, à travers la chaîne de télévision nationale, trois mesures: la mise en place de tous les composants de la force de défense sur l'ensemble du territoire, la sécurisation des sites administratifs sensibles et la fermeture des frontières terrestres, aréiennes et maritimes.
"Dans l'intérêt suprême de la nation, le ministère de la Défense nationale appelle la population à redoubler de vigilance et de patriotisme devant cette épreuve difficile et douleureuse que traverse le pays en ce moment", a indiqué le ministère de la Défense nationale.
En vertu de la Constitution gabonaise, le président du Sénat Rose Francine Rogombé doit assurer la transition et un scrutin doit être organisé dans un délai de 45 jours après le constat de la vacance du pouvoir.
Le président français Nicolas Sarkozy a présenté lundi ses condoléances suite à l'annonce du décès du président Bongo.
"Le président de la République a appris avec beaucoup de tristesse et d'émotion le décès de M. Omar Bongo Ondimba, président de la République du Gabon", indique le communiqué.
"C'est un grand et fidèle ami de la France qui nous a quittés, une haute figure de l'Afrique et un chef d'Etat qui avait su gagner l'estime et le respect de l'ensemble de ses pairs, notamment par ses nombreuses initiatives en faveur de la paix sur le continent africain", rappelle M. Sarkozy, tout en adressant, en son nom et au nom du peuple français, "sa compassion et sa profonde sympathie à la famille et aux proches du Président Bongo Ondimba, ainsi qu'au peuple gabonais".
Dimanche soir, des médias français ont rapporté que le président Bongo était mort, mais la nouvelle a été démentie lundi matin par les autorités gabonaises.
"Contrairement aux informations diffusées hier par certains médias français, la présidence de la République gabonaise tient à préciser que le président de la République Omar Bongo Ondimba n'est pas mort", dit un communiqué de la présidence publié lundi matin dans le journal L'Union.
Parallèment, le Premier ministre gabonais Jean Eyeghe Ndong a déclaré à Barcelone, où il s'est rendu dimanche soir, a soutenu que le président Bongo était "bien en vie".
Lundi matin, le ministère gabonais des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de France au Gabon, Jean-Didier Roisin, pour exprimer "l'indignation" et "la protestation" du gouvernement gabonais auprès des autorités françaises au sujet du la manière dont cette affaire a été traitée et diffusée par les médias publics et privés français.
Le président Bongo, doyen des chefs de l'Etat africains, au pouvoir depuis 41 ans, a été hospitalisé depuis un mois dans la clinique privée Quiron de Barcelone. Aucune information n'est disponible en ce qui concerne la maladie dont il souffre. Le 6 mai, la présidence gabonaise a annoncé qu'Omar Bongo avait décidé "la suspension momentanée de ses activités" de chef de l'Etat jusqu'à nouvel ordre.
Le 21 mai, en réaction à des informations selon lesquelles M. Bongo "se trouvait dans un état grave", la présidence gabaonaise a déclaré qu'il avait été hospitalisé après avoir subi "un choc de forte intensité émotionnelle" à la suite du décès de son épouse Edith Lucie Bongo Ondimba, mais a démenti les "allégations amplement diffusées par certains médias". Elle a indiqué que M. Bongo "n'a subi aucune intervention chirurgicale" et que les soins reçus à Barcelone lui permettra de "regagner et reprendre le plus vite ses activités"