Mali: La corruption atteint des niveaux inquiétants selon des experts africains
Dans un rapport rendu public lundi à Bamako, le Mécanisme africain d' Évaluation par les Pairs (MAEP) affirme que la corruption a atteint des niveaux inquiétants au Mali.
Sur les conditions de l'investissement au Mali, presque la moitié des entreprises enquêtées considèrent la corruption comme la contrainte la plus forte pour les investissements, indique le document remis au président malien.
Le rapport relève aussi la taille importante du secteur informel et la fragilité du secteur formel, la multiplicité des structures de contrôle peu coordonnées et ne disposant pas de ressources appropriées pour leurs fonctions, la dispersion, la faiblesse et parfois la complicité des contre pouvoirs, la montée de l'égoïsme et de l'appât du gain facile et rapide ainsi que la banalisation de la corruption.
Selon les résultats des enquêtes menées par les experts du MAEP, 47,3% de Maliens affirment ne pas avoir confiance dans les partis politiques. Ils pensent que « les partis politiques créent la division et la confusion. Il ne serait donc pas nécessaire d'en avoir beaucoup au Mali ».
Après avoir reçu le rapport, le chef de l'État malien a engagé le gouvernement du Mali à prendre toutes les dispositions pour la mise en œuvre des recommandations en vue de l' approfondissement de la démocratie et la bonne gouvernance.
«Le document souligne avec justesse les défis de la gouvernance et du développement, auxquels nous devons continuer à faire face. Il s'agit entre autres de la consolidation de la paix au Nord du Mali, de la poursuite de la lutte contre la corruption, de la formation de ressources humaines de qualité, à travers une école performante et apaisée », a-t-il conclu.
Les experts du MAEP ont effectué deux missions d'évaluation au Mali, à la demande du gouvernement. Leurs évaluations ont porté sur une dizaine de questions relatives au conflit au Nord Mali, la modernisation des institutions publiques, la corruption, le genre, l'éducation, la formation et l'emploi, les migrations et Maliens de l'extérieur, les ressources naturelles et le développement durable, l'agriculture et la sécurité alimentaire, le changement climatique, l'impact de la crise économique et financière sur le Mali.