Obama critique Guantanamo et réitère sa promesse de fermer la prison
Le président américain, Barack Obama, a vivement critiqué jeudi la prison située dans une base navale à Guantanamo Bay, Cuba, renouvelant sa promesse de fermer l'installation d'ici un an. Dans un discours prononcé sur la sécurité nationale, il a déclaré qu'il souhaite envoyer certains des prisonniers les plus dangereux de Guantanamo Bay dans les prisons américaines, estimant que celles-ci sont suffisamment sécurisées.
"Il est hors de question que la prison de Guantanamo sape l'autorité morale qui est la plus forte monnaie de l'Amérique dans le monde", a-t-il souligné.
"Au lieu de construire un cadre durable pour lutter contre Al-Qaïda qui se base sur nos valeurs et traditions les plus fondamentales, notre gouvernement a défendu des positions qui nuisent à l'Etat de droit", a indiqué M. Obama.
"En effet, une partie des raisons initiales de l'établissement de Guantanamo était la notion déplacée qu'une prison là-bas ne serait pas assujettie aux lois, proposition fermement rejetée par la Cour suprême", a-t-il expliqué.
"Par ailleurs, au lieu de servir d'outil pour contrer le terrorisme, Guantanamo est devenu un symbole qui a permis à Al-Qaïda de rallier des terroristes à sa cause. En effet, l'existence de Guantanamo aurait créé plus de terroristes dans le monde que ce dernier n'a jamais compté", a averti M. Obama.
"Un cri de ralliement"
"Aussi, le dossier est-il clair : au lieu de nous protéger, la prison de Guantanamo a affaibli la sécurité nationale américaine", a constaté le président. "C'est un cri de ralliement pour nos ennemis. A cause de lui, nos alliés hésitent à travailler avec nous pour combattre un ennemi qui sévit dans de nombreux pays", a-t-il insisté.
"Le coût que nous aurions à payer en maintenant (Guantanamo) ouvert dépasserait de loin les complications liées à sa fermeture. C'est pourquoi, je soutiens qu'elle sera fermée d'ici un an", a-t- il réaffirmé. Le président a néanmoins reconnu que fermer la prison sera "difficile et complexe".
"Nous sommes en train de nettoyer ce qui est tout simplement un beau bazar; une expérience peu avisée qui laisse derrière elle une montagne de problèmes juridiques que mon administration doit résoudre tous les jours, et qui accapare le temps des officiels du gouvernement dont le temps devrait être utilisé pour protéger notre pays", a-t-il souligné.
"Le problème concernant l'avenir des prisonniers de Guantanamo n'est pas arrivé avec ma décision de fermer cette installation ; le problème prend sa source avec la décision d'ouvrir Guantanamo", a-t-il fait remarquer.
M. Obama a déclaré qu'il n'existe pas de réponses précises ou faciles, mais que "la mauvaise réponse est de faire comme si ce problème disparaîtra si nous maintenons un statu quo non viable".
Le discours s'est déroulé dans un contexte de débat houleux au sujet de Guantanamo à Washington.
Les Républicains ont affirmé que le plan de M. Obama de fermer la prison d'ici un an nuira à la sécurité du pays, alors que les Démocrates, ainsi que des Républicains, demandent au président un plan concret pour la fermeture de la prison.