Mondial: après le match nul contre le Portugal les Ivoiriens se prennent à rêver...

En panne de confiance avec leurs supporters depuis la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2010 en Angola, les Eléphants de Côte d'Ivoire ont réussi mardi à gagner de nouveau leur coeur et à à faire miroiter le rêve d'un parcours victorieux de leur équipe à la Coupe du monde de football d'Afrique du sud.

Leur belle prestation "mal" récompensée par un match nul (0-0) face au Portugal a donné lieu à scènes de jliesse populaire qui ont explosé dès le coup de sifflet final de l'arbitre Uruguayéen.

Chants et cris de joie des jeunes gens, sifflets, tintamarre de klaxons des taxis communaux, dans le quartier populaire de Yopougon, les Ivoiriens n'ont pas boudé leur plaisir.

"Franchement, la Côte d'Ivoire a très bien joué et méritait de remporter le match, je ne pensais pas que notre équipe allait si bien jouer au ballon, c'est une satisfaction totale", s'enorgueillit Mlle Cécile Amenan au milieu d'un groupe de jeunes qui avaient pris d'assaut un atelier de réparation de radios et télévisions pour y suivre la rencontre.

"Que c'était beau de voir les Eléphants jouer de cette si belle manière. Il y a longtemps qu'on attendait cela", renchérit M. Barouan, enseignant.

"On a retrouvé la combativité, la solidarité, l'envie, la rage de vaincre, tous ces ingrédients qui avaient manqué à la Côte d'Ivoire durant la CAN", soutient Ambroise Dally, électronicien.

"J'attendais une équipe de Côte d'Ivoire soudée, combative et généreuse, qui défend et attaque ensemble; et c'est ce que j ai vu", affirme Adrien Tapé, coiffeur.

"Le Portugal en a vu de toutes les couleurs, nous avons dominé le match de bout en bout. On peut être fier de nos joueurs et leur dire bravo", se félicite Alexis N'goran, étudiant, qui se prend déjà à rêver d'une qualification historique des Eléphants au deuxième tour d'une phase finale de la Coupe du monde.

"Avec ce que nous avons vu là, les Eléphants peuvent aller très loin dans la compétition!"

M. Barouan, enseignant, prévient le Brésil, le prochain adversaire de la Côte d'Ivoire. " Avec cette équipe-là, ils n'ont qu'à bien se tenir, sinon ils sont foutus."

Eugène Kouamé, pensionnaire d'une école de football, tente de décortiquer le match: "Aujourd'hui, on a senti la présence d'un entraîneur qui maîtrise son sujet. Eriksson a vraiment inculqué une discipline tactique aux joueurs."

Le suédois Sven-Göran Eriksson a été nommé sélectionneur des Eléphants deux mois avant le début du Mondial après le limogeage du Franco-bosniaque Vahid Halilhodzic.

"La défense qui était le talon d'Achille des Eléphants s'est stabilisée avec la paire Kolo (Touré)-Maestro (Didier Zokora) qui n'a rien lâché et en attaque Gervinho (Gervais Yao) a été un poison pour les Portugais; ...et, avec un peu plus de perspicacité, Drogba aurait pu inscrire le but victorieux dans les dernières minutes de jeu."

Drogba, le capitaine des Eléphants qui se remet d'une fracture au bras a fait , à la 70ème minute, une entrée en jeu saluée par un tonnerre d'applaudissements à Abidjan et d'indescriptibles scènes de liesse.

Dimanche, la Côte d'Ivoire sera aux prises au Brésil vainqueur (2-1) face à la Corée du nord, dernier adversaire des Eléphants dans cette poule qualifiée de "groupe de la mort".