Maroc: Le Parti Istiqlal se retire du gouvernement
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Le comité central du parti de l' Istiqlal (PI-majorité), s' est réuni, samedi, en présence des inspecteurs du parti, pour entériner la décision du retrait de son parti du gouvernement marocain, conduit par le secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD), Abdelilah Benkirane.
Cette réunion intervient quelques jours après que le secrétaire général du PI, Hamid Chabat ait été reçu à sa demande mercredi dernier à Oujda (Est du pays), par le roi du Maroc Mohammed VI, qu' il a informé des raisons de l' intention du retrait de son parti du gouvernement.
M. Chabat avait remis au souverain chérifien un mémorandum en dix pages, dans lequel il est souligné que le parti de l'Istiqlal n'a pris cette décision qu'après avoir procédé à l'évaluation de la gestion des affaires par le gouvernement et relevé les "erreurs" commises par Benkirane et certains de ses ministres.
Il a aussi indiqué avoir épuisé toutes les voies de mise en garde et de conseils et honoré tous ses engagements envers ses alliés, tout en critiquant l'attitude du Chef du gouvernement pour n'avoir pas voulu répondre favorablement à la revendication du remaniement ministériel. Le parti de la balance (Symbole du PI) a aussi plaidé pour la redynamisation de l' action du gouvernement en exigeant pour cela, un remaniement ministériel qui permettra de redistribuer les portefeuilles ministériels sur la base des résultats des élections législatives de 2011 tout en éliminant les ministères à deux têtes issues de deux partis de la coalition tels les départements des finances et des affaires étrangères.
Après avoir attiré l' attention du chef du gouvernement sur la délicate situation que traverse l'économie nationale, et appelé à la mise en œuvre de ces mesures d' urgence, sans pour autant toucher au pouvoir d' achat du citoyen, la direction du PI continue à insister sur la nécessité pour le gouvernement de se focaliser sur les priorités d' ordre économique.
Au fait, les différends entre les deux partis alliés ont commencé à poindre avec l' élection, en septembre 2012, de Hamid Chabat à la tête du parti de l' Istiqlal. Dirigeant syndicaliste, H. Chabat est aussitôt entré en conflit avec l' islamiste A. Benikrane.
Il reproche notamment au chef du gouvernement l' absence de concertation avec son parti, voire le monopole des décisions du gouvernement. Les différentes propositions de l' Istiqlal pour faire face à la crise économique et financière ont été dédaigneusement ignorées par l' islamiste A. Benkirane.
Les relations se sont rapidement envenimées entre les deux partis alliés, au point que l' Istiqlal est devenu une véritable voix d' opposition à l' intérieur même de la majorité. Finalement, en mai dernier, le parti de l' Istiqlal a décidé de claquer la porte du cabinet Benkirane, constitué au début de 2012.
Lors d'une émission diffusée jeudi par la chaîne Medi1-TV, le SG de l'Istiqlal a accusé le Chef du gouvernement de ne pas respecter les dispositions de la Constitution et d'entraver le développement du pays, ajoutant que Benkirane travaille de manière unilatérale et prend des mesures "impopulaires". Il a en outre affirmé que l'Istiqlal va se retirer du gouvernement en raison de l'absence de toute possibilité de dialogue avec le chef de l'Exécutif.
Selon le journal marocain arabophone "Al Ahdat Al Maghribia", A. Benkirane n'est pas contre une recomposition de l'actuelle équipe gouvernementale à condition que cela se limite au remplacement des ministres istiqlaliens, a révélé un dirigeant PJDiste sous couvert d'anonymat.
Dans une déclaration au journal, le responsable du parti de la Lampe a indiqué que le Chef de l'Exécutif pourrait demander au Souverain de mettre fin aux fonctions des seuls ministres istiqlaliens, conformément aux dispositions de l'article 47 de la Constitution, afin de permettre au Parti de la balance de proposer de nouvelles figures capables de mieux représenter leur formation au sein du gouvernement, ajoutant que les dirigeants du PJD ne veulent pas convoquer des élections législatives anticipées.