La Palestine occupe désormais un siège à part entière à l'Unesco (Xinhua)

Levée d'un check-point

C'est le chemin de traverse pour contourner un processus de paix moribond, une formidable percée dans l'autre "mur de la honte" qui soulève un nouveau vent de fierté à Gaza, Ramallah et dans les camps de réfugiés...

La Palestine occupe désormais un siège à part entière à l'Unesco, la plus importante organisation des Nations Unies, contre la volonté d'une poignée de grandes puissances dont les Etats-Unis qui se sont empressés de suspendre leur contribution financière et avec l'approbation très remarquée des pays émergents et de la Russie

L'événement n'a pas de conséquences directes sur le vécu des palestiniens, ne change rien au calvaire de habitants de Gaza piégés dans une prison à ciel ouvert, ne dissuade pas les colons israéliens de Cisjordanie, il n'en constitue pas moins une entrave à l'appropriation exclusive par Israël du patrimoine historique, notamment autour des lieux saints de Jérusalem.

Au plan politique, le "oui" très applaudi et pour le moins inattendu de la France qui était supposée s'abstenir, marque un tournant.

En se joignant aux autres pays qui ont massivement approuvé l'adhésion de la Palestine à l'Unesco, Paris fixe une limite à la volonté de domination et de puissance de l'Etat Hébreu.

Cela ne préjuge en rien sa position lors du vote du Conseil de sécurité de l'Onu sur la demande d'adhésion de la Palestine. La France n'en crée pas moins une situation nouvelle par rapport à l'unanimisme stérile des pays européens face à un conflit dans une impasse. Seul pays occidental membre du Conseil de sécurité à se positionner de la sorte, la France ouvre enfin une brèche dans le soutien inconditionnel à Israël.

La Palestine désormais confortée par une reconnaissance officielle pour les domaines de l'éducation, de la science et de la culture à l'échelle du monde, fait un premier pas par la grande porte de l'Onu. C'est la levée symbolique d'un check-point.