Le tunnel du confinement en saison touristique… Sombre perspective pour la Tunisie dont l’activité constitue le poumon économique.

Face au rebond épidémique et à la saturation des hôpitaux, les autorités annoncent une batterie de mesures : couvre-feu de 20 heures à 5 heures du matin sur tout le territoire à partir du mercredi 30 juin, report ou annulation des événements publics dans tous les espaces, durcissement des protocoles sanitaires, télétravail et présence réduite dans la fonction publique du 1er au 21 juillet, confinement ciblé sur plus de 28 communes jusqu’au 11 juillet. 

« La Tunisie est le premier pays du monde arabe et d’Afrique en termes de taux de mortalité et d’infection enregistrés depuis le début de la propagation de la pandémie », précise le représentant de l’OMS dans le pays, Yves Soteran.

un « tsunami de coronavirus »

Ce sont 5 251 nouvelles contaminations qui ont été enregistrées, portant le nombre total d’infections à 414 182 cas, selon le ministère de la Santé. Le nombre de cas a triplé en l’espace d’un mois (de 1 000 cas par jour à 3 500 entre le 24 mai et le 26 juin). Moins de 10 % des habitants ont reçu une dose de vaccin au 11 juin et moins de 5 % seulement sont complètement vaccinés.

L’inquiétude gagne du terrain. Les plus alarmistes parlent d’un « tsunami de coronavirus ». C’est la pire des projections pour le secteur touristique, qui emploie plus de 10 % de la population active et dont les entreprises sont restées fermées durant une longue période.

«  Le rebond de l’épidémie est inquiétant. Il arrive au moment où nous redémarrons. Pour l’instant, notre taux de remplissage est de l’ordre de 30 %. Notre clientèle est diverse. On trouve pas mal de Libyens. Nous ne sommes pas très loin de la frontière. On trouve également des Européens de l’Est, mais, pour le moment, peu d’Européens de l’Ouest ; les Français ne sont pas encore massivement là », s’inquiète le responsable commercial de l’hôtel Radisson Blu, à Djerba, interrogé par TV5 Monde.

Plus de 900 000 touristes français ont fréquenté les établissements tunisiens en 2019. Ils seront beaucoup moins nombreux cet été. Les réservations auraient enregistré une baisse de 50 %.

La perte de recettes touristiques est un coup dur supplémentaire pour l’économie tunisienne à bout de souffle, enfermée dans un modèle inégalitaire, source de corruption et de chômage de masse.

Source: humanite.fr