Le suspect de la tuerie de Bruxelles muré dans son silence
Par N.TPublié le
Le suspect de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, un français âgé de 29 ans arrêté vendredi à Marseille, était toujours en garde à vue lundi, mais il gardait le silence face aux enquêteurs.
Selon le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s’exprimait lundi sur Europe 1, sa garde à vue se déroule dans « des conditions exigeantes ».
« Nous voulons tout savoir et nous voulons tout comprendre parce que c'est la bonne manière d'éviter que de tels actes se reproduisent », a-t-il expliqué.
Le jeune homme qui a été arrêté en possession d’armes à feu identiques à celle qui ont servi à Bruxelles, aurait « probablement continué à agir », a estimé M Cazeneuve. L’expertise balistique pour prouver que ce sont les mêmes armes qui ont utilisées sera effectuée à Bruxelles.
Cependant, en l'absence d'élément circonstancié laissant penser qu'il comptait de nouveau passer à l'acte, les enquêteurs ne devraient pas retenir une menace imminente et la garde à vue ne devrait donc pas aller au-delà de mardi, selon la source proche du dossier.
Jihadiste en Syrie
Mehdi Nemmouche a été arrêté par les douaniers dans un autocar en provenance de Bruxelles. Comme 400 autres jihadistes partis en Syrie ou qui en sont revenus, il faisait l'objet d'une "fiche S" (sûreté de l'Etat), ainsi repéré comme une personne à surveiller, mais les services de renseignement avaient perdu sa trace jusqu'à cette interpellation.
Délinquant multirécidiviste, le suspect a été condamné à sept reprises, la première fois en janvier 2004 par le tribunal des enfants de Lille pour vol avec violences, et incarcéré cinq fois.
Deux perquisitions ont eu lieu dimanche après-midi à Tourcoing (Nord) aux domiciles de la grand-mère et d'une des tantes de Mehdi Nemmouche, et d'autres de l'autre côté de la frontière belge, à Courtrai.
C'est lors de sa dernière période de détention, dans le sud de la France, entre 2007 et 2012, que le suspect, qui apparaît sur une image les cheveux noirs coupés courts, avec une fine moustache, une fine barbe et un physique corpulent, s'était « illustré par son prosélytisme extrémiste, fréquentant un groupe de détenus islamistes radicaux et faisant des appels à la prière collective en promenade », a expliqué le procureur de Paris François Molins.
Quatre personnes soupçonnées d'être liées à ces filières de recrutement ont été arrêtées lundi matin en région parisienne et dans le sud de la France, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Elles ont été placées en garde à vue, a-t-on précisé de sources proches de l'enquête, mais n'ont pas de lien avec Mehdi Nemmouche.