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France : une nouvelle affaire de mœurs secoue la classe politique

Les propos tenus par Luc Ferry, ancien ministre de la jeunesse, de l’Education et de la Recherche du gouvernement Raffarin, accusant un ex-membre du gouvernement d’avoir eu des relations pédophiles au Maroc, sèment le trouble dans la classe politique française.

Le procureur de Paris a demandé mercredi à la brigade des mineurs d’entendre Mr Luc Ferry et d’ouvrir une enquête sur cette affaire.

Intervenant lundi 30 mai sur la chaîne Canal + Luc Ferry a évoqué «l’épisode d’un ancien ministre qui s’est fait poissé (attrapé) à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons».

«Probablement nous savons tous ici de qui il s’agit. Eh bien moi je le sais», a-t-il dit, affirmant avoir disposé de «témoignages» sur cette affaire de la part à commencer par un Premier ministre.«des autorités de l'Etat au plus haut niveau»,

«Si je sors le nom maintenant, c'est moi qui serais mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l'histoire est vraie», a-t-il ajouté.

Ces propos ont fait l’effet d’une bombe dans la classe politique, suscitant de nombreuses réactions.

«Ce que dit M. Ferry est vraiment surprenant, parce que soit il est détenteur favorisé d'informations qui s'appuient sur des faits, et dans ce cas il a le devoir de saisir la justice, soit il rapporte des propos qu'il a entendus dans les couloirs et, dans ce cas-là, il n'est plus le philosophe de la rumeur mais il en devient un acteur essentiel», a commenté mercredi François Baroin, porte-parole du gouvernement en rendant compte des travaux du Conseil des ministres.

«Quand il y a des faits avérés c'est une faute de ne pas les révéler mais le droit d'informer, ce n'est pas le droit de calomnier», a jugé de son côté Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, mercredi sur France Culture.

«La pédophilie est un crime donc s’il sait des choses (...), il doit dénoncer les faits et indiquer de qui il s'agit, de quels faits il s'agit», a recommandé mercredi Rachida Dati, ex- ministre de la Justice, sur RMC et BFM-TV.

Selon le site de presse en ligne Rue89, l'association marocaine «Touche pas à mon enfant» a annoncé mardi qu'elle porterait plainte contre X.

«Un responsable politique qui abuse de nos enfants, c'est inacceptable. Nous allons porter plainte contre X. Une enquête doit être ouverte pour faire la lumière sur cette affaire» a déclaré Najat Anwar, présidente de l'association.