Crise Ukrainienne: l'origine des tensions
Par belkacemgPublié le
Depuis quelques semaines, l’Ukraine est le théâtre des tensions entre les États-Unis et la Russie. Une escalade qui fait craindre un conflit armé qui pourrait changer la géopolitique mondiale.
Depuis le dernier trimestre de 2021, russes et américains se regardent en chiens de faïence. Les tensions ne cessent de monter entre les deux puissances. Pour cause, plus de 100 000 militaires russes ont été déployés en Biélorussie et en Crimée à proximité des frontières de l’Ukraine. Dès lors, Kiev et Washington appréhendent une invasion militaire imminente. En conséquence, les États-Unis, à travers l’OTAN, ont mis leurs forces militaires en état d’alerte maximales. Le Pentagone, se préparant pour le pire, a même envoyé en renfort des navires et des avions de chasse supplémentaires en Europe de l’Est.
De son coté, la Russie défend farouchement son droit de déployer ses forces sur son territoire. Par ailleurs, Moscou rejette les intentions guerrières que les Occidentaux lui imputent et exige la non adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Une exigence que Joe Biden refuse catégoriquement de satisfaire. En effet, pour Washington et ses alliés, la composition de l’OTAN n’a pas à être dictée par la Russie. Signalons également que les Américains sont favorables à l’élargissement de l'alliance atlantique vers l'Europe de l'est.
Russie-Ukraine: les origines des tensions
L’intérêt russe pour l’Ukraine ne date pas de l’automne dernier. En somme, la vision de Poutine est simple, l’Ukraine est une province russe. L’homme fort de Russie l’a même déclaré à plusieurs reprises. En 2008, il affirmait déjà que la plus grande partie du territoire ukrainien était un don de la Russie. Plus récemment, en juillet 2021, il réitère ses propos sur le site du Kremlin en déclarant que Russes et Ukrainiens n’étaient qu’une seule nation et qu'ils appartenaient à un seul et même espace historique et spirituel.
Dès lors, quand l’Ukraine cherche à s’affranchir de la tutelle russe, Moscou ne reste pas les bras croisés. Ce fut notamment le cas en 2014 au déclenchement de la révolution de Maiden qui avait amené le président ukrainien Viktor Iouchtchenko, pro russe, à quitter le pouvoir. Une fracture se développe alors dans le pays où des factions pro-russes et pro-européennes s’affrontent militairement. Ce conflit va se cristalliser autour de deux régions de l’est du pays. Le Donbass, centre économique névralgique de l’Ukraine, et épicentre du conflit opposant les forces de Kiev aux séparatistes pro-russes appuyées par Moscou. Et la Crimée, annexée par Moscou en 2014, considérée comme une partie intégrante du territoire russe.
Depuis 2014, la situation sécuritaire ukrainienne reste très précaire. Plusieurs protocoles ont été signés sans que la situation ne s’arrange. En 2019, Volodymyr Zelensky est élu président et promet d’en finir avec les violences à l’Est. Un cessez-le-feu est signé en 2020, mais le regain de tension observé depuis le début de l’année 2021 rend l’accord complètement caduc.
Implication européenne dans la crise ukrainienne
Lors du dernier trimestre 2021, on assiste à une escalade de violence dans le pays. Les Américains décident de reprendre le "dossier en main" en avril 2021 et dénoncent les provocations et les intimidations de Moscou. De son côté, Kiev négocie avec ses partenaires pour obtenir des livraisons supplémentaires d’armes défensives.
Plus récemment, l’Europe, notamment la France, entend peser dans la crise ukrainienne en amorçant un dialogue direct avec Poutine. Ainsi, le 28 janvier dernier, les présidents français, Emmanuel Macron, et russe, Vladimir Poutine, se sont mis d’accord sur la nécessité d’une désescalade et d’une poursuite des dialogues afin de résoudre cette crise. Notons que le ministre russe des affaires étrangères a rappelé que la Russie ne cherchait pas la guerre, mais refusait que ses intérêts soient bafoués.
Emmanuel Macron « n’exclut » pas de se rendre à Moscou
Emmanuel Macron pourrait se rendre très prochainement en Russie pour s’entretenir avec Vladimir Poutine au sujet du dossier ukrainien. « Je n’exclus rien, aucune initiative ni aucun déplacement », a indiqué le chef de l’Etat, mercredi 2 février, depuis Tourcoing (Nord), où il accueillait les ministres de l’intérieur de l’Union européenne (UE) pour parler de la réforme de l’espace Schengen. Cette visite officielle, qui ne pourrait avoir lieu qu’après le déplacement du chef d’Etat russe à Pékin pour l’inauguration des Jeux olympiques, le 4 février, viserait à assurer une « désescalade » dans cette crise géopolitique majeure.