Erdogan tente de réactiver l’accord céréalier, Poutine exige la levée des sanctions
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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, se positionne en médiateur pour résoudre le blocage des exportations agricoles de Kiev. En visite à Sotchi le 4 septembre, Erdogan a l'intention de persuader son homologue russe, Vladimir Poutine, de réactiver l'accord céréalier, que Poutine avait retiré en juillet dernier.
Les discussions auraient lieu à Sotchi dans l'après-midi, selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, sans plus de détails sur les sujets abordés.
L'accord, signé à Istanbul en juillet 2022 grâce à la médiation de la Turquie et des Nations unies, avait pour objectif de soulager la famine mondiale en permettant malgré la guerre la mise sur le marché des produits agricoles ukrainiens.
Il garantissait la sécurité du trafic maritime en mer Noire depuis les ports ukrainiens et imposait une inspection des navires. Pendant sa mise en œuvre d'un an, l'accord a permis l'exportation de 33 millions de tonnes de céréales, principalement du blé et du maïs.
3% seulement des exportations ont bénéficié aux pays pauvres d’Afrique, selon Moscou
Lors d'une visite préalable à Moscou le 31 août, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a jugé essentielle la reprise de l'accord, tandis que son homologue russe, Sergueï Lavrov, maintient sa position, exigeant des garanties de la part des Occidentaux.
Depuis plusieurs semaines, des négociations sont en cours pour tenter de relancer l'accord, mais Poutine pose ses conditions. Il souhaite lever les sanctions pesant sur la Russie et lever le blocage des transactions financières de la Banque agricole russe.
Poutine reproche également à l'accord de ne pas avoir respecté son objectif initial d'aider les pays les plus pauvres, notamment en Afrique. Moscou affirme que seuls 3% des céréales ont bénéficié à ces pays, bien que l'Union européenne conteste ce chiffre et évoque un ratio de 49%.
La Turquie joue un rôle d'équilibriste dans ces négociations pour préserver ses propres intérêts. D'un côté, elle ne se conforme pas aux sanctions européennes contre la Russie et entretient un partenariat stratégique avec Moscou dans le domaine énergétique et militaire. D'un autre côté, elle a fermé le passage du détroit du Bosphore aux navires russes et a exprimé sa solidarité envers l'Ukraine en lui fournissant des drones de combat.