Voir la Méditerranée défiler au fil des films!
Par N.TPublié le
Le Festival Films Femmes Méditerranée (FFM) se termine ce mardi 4 octobre 2011 à Marseille après des jours et des nuits à nous offrir une formidable diversité de films comme autant de rencontres accortes avec la Méditerranée. Le Prix du Public, décerné à l’occasion de la clôture du festival, a récompensé la jeune réalisatrice française, Karen Marciano pour son film « Mémoires d’une jeune fille dérangée » qui pose un regard décalé sur une question étonnamment transverse à la jeunesse sur les deux rives de la Mare Nostrum, celle de la défloraison.
Sara Giraudeau qui interprète la jeune femme que l’on suit dans sa course insensée pour un dépucelage politiquement correct interprète avec des mines et un jeu d’actrice burlesque des situations plus rocambolesques les une que les autres. Karen Marciano, pour son premier film, s’amuse d’une situation qui n’est pas vraiment des plus légères par ces temps où la société glorifie la couplitude et où le patriarcat convoque toujours le culte de la virginité.
Ce court-métrage fait partie de la sélection proposée par Annie Gava de FFM lors de ce qui a été une longue mais très conviviale soirée de découverte de courts-métrages, la séance dite « 13 en Courts » (13 courts métrages proposés dans le territoire du 13, comprenez le département des Bouches du Rhône). Et un public assidu avait indiqué sa préférence en votant à l’issue de la projection du vendredi 30 septembre dernier pour un film qui avait plongé la salle, à minuit passé, après les images de onze courts qui avaient déjà traversés sa rétine, dans un grand rire.
D’ailleurs ce court-métrage présenté dans de nombreux festivals depuis 2010 est un habitué des palmarès : il a raflé plusieurs prix en France dont les Grands Prix des festivals de Nîmes et de l’Espace Pierre Cardin "Aux courts d'un soir" en 2010 et lors de festivals internationaux en 2011.
Nous retiendrons également de la sélection des courts 2011 l’esthétique et la poésie des images de l’italienne Laura Bispuri dans sa «Biondina» (petite blonde), l’improbable rencontre d’une dame qui s’éteint et d’un policier dans une rue de Beyrouth «Un Mardi», des paraboles sur l’extrémisme religieux comme malheur de l’amour (avec « Eva s’en va » de l’israélienne Aya Somech ou «On ne mourra pas» de la réalisatrice algérienne Amal Kateb).
Affiche du Film Tabou
FFM a choisi de présenter le très beau film de Meriem Riveill «Tabou», lauréat du Poulain d’Argent au Fespaco 2011. La chanteuse et actrice Amel Mathlouthi y interprète une Leïla pleine de sensualité, filmée au plus près de la souffrance jusqu’à trouver l’espace pour la parole nécessaire et libératrice face à ce tabou de l’inceste dans les sociétés arabe dont ce film témoigne avec une grande finesse, notamment par l’esthétique de la photographie et le choix de la bande-son.
Une fréquentation dont les organisatrices se félicitent, des questions qui fusent lors de chacun des échanges programmés avec les invité(e)s et des heureuses nouvelles (1) pour les réalisatrices programmées par Sophie Cassar, la directrice artistique, des raisons de croire que ce festival participe des horizons méditerranéens !
(1) Le prix CICAE (Conférence Internationale des Cinémas d'Art et d'Essai) -Pierre Todeschini, , vient d’être attribué au film « Corpo celeste » d'Alice Rohrwacher, présenté lors de l’ouverture du festival en Avant-Première. Quant au documentaire « Fughe e approdi » de Giovanna Taviani il a remporté le Prix spécial du jury de la 29ème édition du festival d’Annecy du Cinéma Italien le 2 octobre 2011.