Affaire Nahel en France : le parquet estime que l’intention du policier de tuer était « évidente » et demande le renvoi en procès pour meurtre.
Par red avec agencesPublié le
Le parquet de Nanterre a demandé, mardi 4 mars, le renvoi en procès pour meurtre de Florian M., le policier ayant mortellement blessé Nahel, 17 ans, lors d’un contrôle routier le 27 juin 2023. Les juges d’instruction doivent désormais statuer sur ces réquisitions. Le syndicat policier Alliance, proche de l’extrême droite, appelle à des rassemblements devant les commissariats.
Le parquet a requis en revanche un non-lieu pour le second policier, Julien L., présent aux côtés de son collègue le jour du drame et poursuivi pour complicité de meurtre.
Les faits se sont produits à Nanterre (Hauts-de-Seine) lorsque deux policiers à moto ont interpellé Nahel, qui était au volant d’une Mercedes AMG. Alors que le véhicule redémarrait, Florian M. a tiré à bout portant, atteignant mortellement l’adolescent. Le parquet a estimé que le fonctionnaire savait parfaitement à quelle distance son arme pouvait tuer et que ce tir à bout portant ne pouvait être que fatal.
La voiture, hors de contrôle, s’est ensuite encastrée dans un bloc de béton. Une première version des forces de l’ordre, selon laquelle Nahel aurait foncé délibérément vers un policier, a été contredite par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux, relançant une vive polémique.
La mère de Nahel, Mounia Merzouk, s’est dite « soulagée ».
L’enquête, ouverte pour meurtre, a conduit à la mise en examen de Florian M. pour homicide volontaire. Incarcéré pendant cinq mois, il a été libéré sous contrôle judiciaire en novembre 2023. Son collègue, Julien L., a quant à lui toujours bénéficié d’une liberté conditionnelle.
La mort de Nahel a déclenché des émeutes d’une ampleur inédite en France, cristallisant les tensions autour des violences policières. Le parquet a souligné que l’intention de tuer était « évidente », justifiant la qualification de meurtre. Pour Julien L., l’absence de preuves suffisantes sur son rôle actif dans le tir a motivé la demande de non-lieu.
Une reconstitution des faits a eu lieu le 5 mai 2024, en présence des policiers, de la mère de Nahel, des deux passagers du véhicule et de leurs avocats. L’objectif était notamment de déterminer si Florian M. était en danger de mort au moment du tir. Deux confrontations supplémentaires ont suivi en juillet 2024.
La mère de Nahel, Mounia Merzouk, s’est dite « soulagée » par les réquisitions, selon son avocat Me Frank Berton, pour qui « il n’y avait pas d’autre qualification envisageable ».