Guerre en Ukraine : les États-Unis suspendent leur aide à Kiev, l’Europe au pied du mur
Par N.TPublié le
La décision est sans surprise. Elle fait suite à la rencontre pour le moins houleuse du 28 février entre Donald Trump et le président ukrainien. Officiellement, il s’agit de marquer une pause et de «réexaminer» son impact sur la résolution du conflit avec la Russie
L’aide suspendue concerne principalement des équipements et armes restants d’un fonds de 67 milliards de dollars approuvé sous l’administration Biden, dont environ 3,8 milliards n’ont pas encore été utilisés.
Donald Trump a accusé Volodymyr Zelensky de ne pas « vouloir la paix » et d’ingratitude envers l’aide américaine. Il a également évoqué la possibilité de conclure un accord sur l’exploitation des minerais ukrainiens, que Zelensky n’a pas signé lors de sa visite.
Volodymyr Zelensky insiste de son côté sur l’importance de « garanties de sécurité » pour éviter de nouvelles escalades. Trump défend l’idée qu’une présence économique américaine en Ukraine (via des investissements dans les ressources minières) dissuaderait Moscou, une théorie qualifiée de « dissuasion civile » par ses partisans.
L’Amérique rebat toutes les cartes
Le vice-président J.D. Vance, dans une interview sur Fox News, a soutenu que le dirigeant ukrainien avait « refusé de s’engager dans le processus de paix » promu par Trump, tout en critiquant les encouragements européens à poursuivre la guerre. « Avec l’argent de qui ? Avec quelles munitions ? », a-t-il questionné, défendant une approche « réaliste » prônant un cessez-le-feu immédiat.
Cette suspension marque un revirement dans la politique américaine, rompant avec le soutien inconditionnel. L’Amérique rebat ainsi toutes les cartes, poussant surtout l’Europe à revoir toute sa stratégie de défense, mais encore faut-il qu’elle parvienne à surmonter ses divergences internes. Pour l’heure, les dirigeants européens tentent d’accorder leurs violons en affichant une unité aux yeux de l’opinion.
L’Europe est-elle en mesure de compenser l’aide américaine ? Peut-elle réellement empêcher une sortie négociée de la guerre entre les États-Unis et la Russie aux meilleures conditions de cette dernière ? Telles sont désormais les questions essentielles. Une chose au moins est sûre : l’UE est au pied du mur.