Israël: les "indignés" sont de retour, des centaines de milliers au coeur de Tel Aviv

Ils sont toujours là et ne comptent visiblement pas se laisser berner par les vagues réponses du premier ministre Benjamin Netanyahu. les "indignés" israéliens sont de retour, plus nombreux et plus déterminés.

Ils étaient plus de 450 000 selon les organisateurs, au moins 300 000 d'après la police, samedi sur la Place de l'Etat à Tel-Aviv et dans une quinzaine de localités, venus dénoncer leurs conditions d'existence et réclamer plus de justice sociale. Un rassemblement d'une grande ampleur au regard de 7,7 millions d'habitants que compte Israël.

"Un pays de lait et de miel... pas pour tous", dénoncaient les pancartes brandies par les manifestants, dont de nombreux jeunes essentiellement laïcs, ainsi que des groupes d'Arabes israéliens, qui scandaient "Le peuple exige la justice sociale".

A Jérusalem, plus 30 000 manifestants se sont rassemblés devant la résidence du premier ministre et le même nombre de manifestants a été comptabilisé à Haïfa.

Le nombre total de manifestants a dépassé cette fois le pic enregistré le 6 août, considéré comme la plus grande manifestation sociale de l'histoire du pays, rassemblant plus de 300 000 personnes.

"Nous les nouveaux Israéliens sommes déterminés à poursuivre le combat pour une société plus juste et meilleure, en sachant qu'il sera long et difficile", a déclaré Itzik Shmuli, secrétaire général de l'union des étudiant israéliens, cité par l'agence Reuters. "On nous a dit que le mouvement marquait le pas. Ce soir, nous avons démontré le contraire" a-t-il ajouté.

Le mouvement de contestation sans précédent qui prend ainsi de l'ampleur à travers le territoire de l'Etat Hébreu est porté par les couches des classes moyennes laissées-pour-compte dans une société ultra-libérale. Les "indignés" israéliens réclament des services publics de santé, d'enseignement et d'habitat, et dénoncent tout particulièrement la cherté de la vie et la hausse excessive des loyers.

Israël enregistre un faible taux de chômage (5%) et un rythme de croissance appréciable, mais les inégalités sociales se creusent entre une minorité de privilégiés et de nantis et le reste de la population, dont les jeunes surtout, qui a du mal à survivre dans une société où l'Etat s'est considérablement désengagé, concentrant ses efforts sur les seuls objectifs de guerre interminable menée contre les palestiniens en territoire occupés.

Les "indignés" qui reviennent ainsi à la charge, de plus en plus nombreux, mettent en échec la stratégie de Benjamin Netanyahu qui mise à l'évidence sur l'essoufflement de la contestation.