Un peu d'humour aussi chez Bernard Mirande qui s'il est parfois devin, n'est pas forcément.... de vin!

Musc'art 64: de la terre au rêve

Encore un Musc’art qui s’est ajouté aux 63 précédents, ce jeudi 1er février, avec sa formule inchangée de quadrature du cercle : inviter  deux artistes qui s’expriment chacun pendant une heure à leur manière dans deux domaines pas forcément proches. Ce fut sans doute le cas pour ce 64è Musc’art où une artiste consacrée pour ses œuvres plastiques visibles, côtoyait un psychologue-onirothérapeute dont l’œuvre est surtout faite d’idées et de mots ! Un seul lien était possible entre eux : Magali Gevaudan travaille la terre et Bernard Mirande travaille sur le rêve. D’où effectivement un titre possible en forme de tracé de chemin : de la terre au rêve, quand l’une façonne la matière de ses mains et l’autre invite à la connaissance de soi en s’élevant vers l’esprit et le rêve. D’où une attitude du public, on l’a bien vu, plus active et vivante devant les créations objectives de Magali et plus concentrée et silencieuse à l’écoute des propos de Bernard Mirande.

Magali Gevaudan, dans son univers très personnel et coloré

Une touche à tout qui redonne une âme aux vieux objets

La « timide » Magali Gevaudan, pourtant réticente pour discourir de son œuvre en public, a finalement révélé d’étonnantes capacités à délivrer des présentations de techniques et travaux artistiques, dans une langue remarquablement fluide et accessible pour que l’assistance, forte ce soi-là d’une trentaine de personnes, puisse entrer dans la magie de son univers.

Cette scientifique d’origine, née à Sète,  bourrée de diplômes, avait pensé dans un premier temps soigner les corps, tout en se consacrant aussi au sport mais devenue mère de famille, c’est l’Art qui s’est emparé d’elle pour en faire une passionnée de la terre, des formes, des couleurs et des vieux objets qu’elle récupère et « soigne », pour leur redonner vie, en laissant libre cours à son imagination et à son intuition, pour jouer avec le hasard et (s')offrir des surprises. Au sein de sa chère association « Vivre la terre » qu’anime avec réussite Michèle Favre, elle s’est alors emparée des terres, noire, rouge (ocre) ou blanche, « emmêlées », et refusant toute influence artistique, a composé  son petit monde bien à elle, peuplé de centaines de compositions animales ou humaines très personnelles dont les titres sont souvent teintés d’un humour inspiré. Remarquée par son originalité, des prix sont alors venus la récompenser (Prix de la ville aux Artistes de Thau).

Mais la pianiste émérite qu’elle est aussi, douée d’une voix qui honore le chant, s’est aussi prise de passion pour Barbara, « pour faire sortir du noir, la lumière et transformer le mal de vivre en joie de vivre »…ambition tout à fait louable qui transpirait de ses réalisations présentées sur l’écran et de sa chanson entendue et qui ne pouvait que tendre la perche à l’invité suivant, Bernard Mirande, qui lui, préconise le soin de l’âme par l’étude du  rêve.

 

Bernard Mirande : « Allez voir vos rêves, pour aller mieux »

Bernard Mirande n’étonne qu’à moitié quand il affirme que « le rêve n’est pas étudié ». Sûrement vrai puisqu’on en parle peu. « Evidemment, peut répondre M.Mirande, puisque le rêve nous conduit vers certaines vérités, dérangeantes, le plus souvent, car le rêve montre nos défauts… »

Pourtant, la science de l’étude du rêve apporte plus d’espoir, pour nous faire évoluer. Alors, il n’y a pas d’école pour interpréter le rêve et  malgré les approches et tentatives de Freud et Jung pour déblayer le terrain, l’approche de ce phénomène est restée plutôt taboue et si la science du rêve ne passe pas encore auprès du public, « toutes les sciences, affirme M.Mirande, vont s’épanouir grâce à l’étude du rêve ».

Très attentif, le public

Alors pour mieux se faire comprendre, rien de tel qu’une image, un schéma, que Bernard Mirande a commenté , en faisant « se bagarrer » les quatre éléments de la nature dans lesquels l’humain baigne : la terre, l’eau, l’air et le feu, celui du soleil. Et quand il y a union de ces énergies, il y a vie ; s’il y a de l’amour entre ces quatre éléments, il y a production de fruits et de nourriture.

Angela Mamier, comblée par la qualité de son invité

C’est après quarante ans d’étude du rêve, avec la notation des siens propres que Bernard Mirande peut affirmer qu’en étudiant « la progression dans ses rêves, qui forment une suite, on peut apporter des soins à son corps, à son âme et à son esprit ». Et alors, de donner des « clés », comme l’image qu’on a  de soi, pour transformer une imperfection en qualité. Et l’opération est d’autant plus tentante que Bernard Mirande lance :« le rêve a un langage, symbolique, le plus beau, avec celui de la poésie ».  Le rêve offre un paysage intérieur dans lequel les animaux, les objets, c’est nous. D’où l’ambition oh combien titanesque de l’auteur de quantité de livres, d’établir un dictionnaire de 10 000 mots-symboles que contiennent les rêves.

Le choix est difficile parmi les livres de Bernard Mirande

Alors, si on veut aller de mieux en mieux à l’aide du rêve, le thérapeute nous incite à « y aller y voir » et à « sortir de notre égoïsme ». M. Mirande a donné quelques exemples d’interprétation de rêves avant de répondre aux questions d’un public quelque peu scotché et/ou dubitatif devant, par exemple, la différence entre rêve et cauchemar, lequel est lié aux réalités de la vie. Réfléchir sur soi-même, en soi-même, c’est certainement ce qu’a apporté d’essentiel cet éminent spécialiste des choses de l’esprit, en même temps auteur de poèmes, qui diffuse sa science par l’association SONGE (09 51 03 82 31), son site internet www.revereve.fr et sa page Facebook bernardmirande.reve@gmail.com

La veille de la Chandeleur, Stéphanie, l’hôtesse de Côté Mer, ne pouvait qu’offrir des crêpes, qui furent fort appréciées des terriens rêveurs !