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Tunisie : Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur de Sidi Bouzid est mort

Le jeune vendeur qui s’était immolé par le feu le 17 décembre dernier pour exprimer son désespoir et son impuissance devant la persécution de la police qui l’empêchait de vendre des fruits et légumes, est mort hier. Il a été discrètement enterré mercredi à l’aube.

L’acte désespéré de Mohamed Bouazizi avait déclenché la colère de la jeunesse tunisienne confrontée au chômage.

Les manifestations avaient fait tache d’huile sur le reste du pays, jeunes, étudiants, chômeurs, syndicalistes, militants des droits de l’Homme n’hésitant plus à sortir dans la rue pour dénoncer un régime chape de plomb qui confisque les libertés, ferme les yeux sur la corruption et se contente de promouvoir le vernis d’une économie libérale, qui fait l’admiration des puissances européennes et laisse des millions de tunisiens sur le carreau.

Selon la Banque mondiale, le taux de chômage est de 14 % pour l’ensemble de la population, mais de 30 % chez les jeunes. Dans certaines filières, ce sont 60 % des diplômés qui sont sans emploi.

Le président Ben Ali qui vient de nommer un porte-parole du gouvernement en la personne de son ministre de la communication désigné suites aux troubles, donne le sentiment de vouloir se donner une nouvelle image de chef d'Etat au-dessus de la mêlée, à l'écoute de son peuple. Il n'est pas sûr cependant que la jeunesse soit convaincue, qui attend plutôt des mesures concrètes et immédiates dans le domaine de l'emploi.