Guerre en Ukraine. Zelensky cède aux exigences de Trump et se place sous sa coupe

Guerre en Ukraine. Zelensky cède aux exigences de Trump et se place sous sa coupe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a opéré un virage diplomatique marquant ce mardi 4 mars, en proposant une trêve avec la Russie et en acceptant de signer un accord controversé sur les minerais stratégiques avec les États-Unis. Une décision interprétée par certains observateurs comme une forme de capitulation, après la décision américaine de suspendre son soutien militaire.

Sur les réseaux sociaux, Zelensky a détaillé les contours d’une trêve avec la libération des prisonniers, l’arrêt des bombardements sur les infrastructures civiles et l’interdiction des missiles à longue portée, ainsi qu’un cessez-le-feu maritime. 

« Nous sommes prêts à travailler sous le leadership de Donald Trump pour négocier », a-t-il déclaré, conditionnant cette trêve à une réciprocité russe. Cette ouverture survient quatre jours après une altercation avec Trump dans le Bureau ovale,

En parallèle, Zelensky a annoncé son intention de signer « sans conditions » l’accord réclamé par Washington sur l’exploitation des minerais ukrainiens, essentiels pour les industries high-tech et énergétiques. Un revirement perçu comme une concession forcée, directement liée à la suspension de l’aide militaire. Un expert interrogé qualifie cette décision de « recul stratégique », soulignant la vulnérabilité de Kiev face à la pression américaine.

Du côté américain, Donald Trump a marqué les esprits lors d’un discours fleuve devant le Congrès, célébrant ses premières semaines de présidence sur un ton conquérant. Si l’essentiel de son intervention a porté sur les enjeux intérieurs — attaques contre les migrants, éloge d’Elon Musk, promesses de baisses d’impôts —, la politique internationale a été survolée. 

Kiev confrontée à des alliances qui se fissurent

Le président a confirmé l’entrée en vigueur, dès le 2 avril, de droits de douane réciproques avec le Mexique et le Canada, malgré les craintes d’inflation. Une mesure justifiée par sa volonté de « rééquilibrer » les relations commerciales, bien que son administration évoque déjà un possible recul 

C’est en fin de discours que Trump a brièvement mentionné l’Ukraine, saluant la lettre de Zelensky acceptant l’accord minéral et évoquant des « signaux forts » de paix émanant de Moscou. « Ne serait-ce pas beau ? », a-t-il lancé, sans s’étendre. Trump a également critiqué les alliés européens, accusés d’avoir « plus dépensé pour l’énergie russe que pour la défense ukrainienne ».

Alors que 73 % des Américains redoutent une hausse des prix due aux nouvelles taxes, Trump mise sur un nationalisme économique et une realpolitik abrupte. L’Ukraine, elle, se retrouve piégée entre un partenaire américain volatil et un adversaire russe inchangé. La trêve proposée, si elle aboutit, pourrait marquer un tournant dans le conflit — ou au contraire, sceller un dangereux statu quo. Dans les deux cas, Kiev paie le prix d’un ordre international où les alliances se fissurent.