La blogueuse syrienne Razan Ghazzawi dans les geôles de Bachar al-Assad

La blogueuse syrienne Razan Ghazzawi, 31 ans, a été arrêtée dimanche 4 décembre par les milices du pouvoir, alors qu’elle se rendait à Amman, en Jordanie, pour assister à un forum sur la liberté des médias, rapporte Mazen Darwich, président du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (SCM).

Razan Ghazzawi animait les activités du bureau presse de cette ONG et n’hésitait pas à critiquer ouvertement le régime syrien sur les réseaux sociaux en complément de son blog où elle dénoncait un pouvoir « monstrueux ».

"Comprenez-vous que j'avais peur de manifester et que maintenant je n'ai plus peur ? Que j'avais peur d'être détenue et que maintenant nous ne pensons plus ?", écrivait-elle sur son blog.

Selon la correspondante du journal Le Monde à Beyrouth, « ses posts, en arabe ou en anglais, oscillent initialement entre des chroniques à la première personne, consacrées à sa sexualité, et des écrits plus engagés, pour les droits des Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) ou la cause palestinienne ».

La jeune blogueuse est née aux Etats-Unis d'un père d'origine palestinienne et d'une mère native de Homs. Une page Facebook a été ouverte suite à son arrestation, qui a réuni près de trois mille abonnés en moins de deux jours.

Le président de l’ONG SCM est interdit de sortie du territoire syrien depuis 2007. Les activistes des Comités de coordination locale (LCC) ont par ailleurs annoncé lundi l'arrestation à Damas de Mohammed Kheir Al-Wazeer, militant des droits de l'homme et membre du Conseil national syrien (CNS).