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Alger retient son souffle, entre poussées d’émeutes et rumeurs de marche ce vendredi

Les émeutes explosent dans plusieurs quartiers de la capitale, ainsi que dans des communes environnantes, selon de nombreux témoins. Des affrontements ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi entre jeunes et forces de l’ordre dans le quartier populaire de Bab El Oued.

Les heurts se sont poursuivis dans la matinée de jeudi dans les banlieues est d’Alger. Des témoins décrivent de véritables batailles rangées entre unités anti-émeutes et jeunes manifestants qui attaquent des commissariats de police et des sièges de mairies.

De nombreux commerces du centre ville d’Alger ont baissé leurs rideaux dans la journée de jeudi. La rumeur d’une grande marche vendredi sur la capitale crée un climat de haute tension. Des sources font état de consignes de protection communiquées aux administrations publiques et aux agences bancaires. Le spectre d’octobre 88, mois d’émeutes qui avaient ébranlé le pouvoir et fait chuté le parti unique, hante à l’évidence les autorités.

La forte hausse des prix de certains produits de consommation (huile, sucre…), la cherté de la vie de façon générale, le logement précaire et le chômage nourrissent la colère d’une fraction croissante de la population. Les jeunes figurent en première ligne. Ils sont visiblement déterminés à en découdre avec le régime qui n’hésite pas à annoncer fièrement que les caisses du pays débordent (155 milliards de dollars de réserves en devises à la fin décembre et 55,7 milliards de dollars de recettes provenant des hydrocarbures).

Les jeunes risquent aussi malheureusement d’être manipulés par les islamistes toujours en embuscade. Alger retient son souffle.