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Algérie : Le ras-le-bol de la jeunesse interpelle le pouvoir

Le pouvoir algérien a fini par réagir aux nombreux foyers d’émeutes qui ont embrasé ces derniers jours certains quartiers de la capitale, de sa banlieue, la Kabylie et Oran, deuxième ville du pays. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a indiqué vendredi 07 janvier qu’un conseil ministériel allait se tenir en début de semaine, qui aura comme ordre du jour les prix de produits à large consommation.

Les rumeurs de grandes marches et de multiplication des émeutes après la prière du vendredi avaient plombé l’atmosphère dans la capitale. De nombreux magasins du centre ville d’Alger ont baissé leurs rideaux dès jeudi matin.

Les forces de l’ordre ont pris position dans les zones urbaines sensibles, notamment aux alentours des mosquées. L’ensemble des rencontres programmées dans le cadre du championnat de football ont été reportées. Selon des témoins, des hélicoptères ont survolé la capitale, et des imams ont appelé au calme dans certaines mosquées et à la télévision.

Quels que soient les développements de cette crise, une chose au moins est sûre : le ras-le-bol de la jeunesse algérienne a atteint un seuil critique, que les autorités ont tout intérêt à prendre en compte le plus rapidement possible. Mais encore faut-il rompre avec des pratiques d’exercice du pouvoir fondées sur le népotisme, le clanisme et l’oligarchie, le tout sur fond de démagogie et de corruption galopante.

Faute de changements notables dans les modes de gouvernance, le pouvoir court le risque de jeter la jeunesse dans les bras grands ouverts des islamistes et de faire basculer encore une fois le pays dans le chaos, alors que les algériens commençaient à peine à apercevoir le bout du tunnel.