Grèce : le phénomène Airbnb prive les Athéniens de logement
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Les logements Airbnb fleurissent dans toutes les villes touristiques et Athène ne fait pas exception. La croissance exponentielle du tourisme ne profite pas à tout le monde, loin de là ! De nombreux locataires qui autre fois profitaient des loyers modestes pratiqués au centre ville d'Athène se voient expulsés de leur logement.
Les athéniens pouvaient jusqu'à récemment trouver des logements entre 80m2 et 100m2 pour des loyers allant de 400 à 700 euros mais avec l'arrivée des géants de la réservation court terme qui assurent une rentabilité bien plus importante à ce que rapporterait une location classique, les propriétaires préfèrent désormais offrir leur services en tant que hôtes sur ces plateformes.
À Athènes, des immeubles entiers sont rachetés pour des activités de location court terme
Depuis que le gouvernement a voulu attirer les investisseurs étrangers, des immeubles entiers sont réservés aux touristes. Les investisseurs chinois, turcs, isaeliens et arabes achètent, rénovent et diffusent sur airbnb des logements entiers. Le gouvernement leur permet en échange de bénéficier de visa s'ils injectent s'ils placent au moins 250 000 euros en grèce.
Le lien qu'on a avec les touristes se perd, le partage n'est plus là. C'est censé être une économie de partage". On trouve actuellement près de 8000 logements à Athènes sur Airbnb. Et ce chiffre va augmenter avec l'arrivée d'investisseurs.
La population commence à réagir.
Les manifestations et les distributions de tracts anti-Airbnb se multiplient. Récemment, ce tag a été lu dans le centre d’Athènes :
“Cher touriste profite bien de ton Airbnb, signé un futur Athénien sans domicile”.
Les habitants ont même décidé de manifester, ils veulent informer les passants à proximité de l’Acropole, pour les sensibiliser à leurs problèmes : « Nos quartiers sont sous haute pression, non au développement incontrôlé des locations de courte durée du type Airbnb ! » peut-on lire sur les tracts.
Les Athéniens souhaitent veulent attirer l'attention des autorités et demandent à ce que la législation soit appliquée.Théoriquement il est interdit de louer plus d'un bien sur Airbnb et la durée de location est limitée à 90 jours par an. « Dans les faits, ces réglementations ne sont pas respectées. L’Etat y voit son intérêt, car les taxes permettent d’engranger des revenus” dénonce un habitant, à bout de nerfs.