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Cafouillage autour d'une démission supposée de l’ambassadrice de Syrie en France

Une femme déclarant être Lamia Chikour, ambassadrice de Syrie en France, a annoncé mardi 7 juin sa démission. Plusieurs chaînes de télévision ont diffusé cet enregistrement à la suite notamment de la chaîne France 24. Depuis lors, des déclarations se succèdent, entre démentis supposés de l’intéressée et affirmation des médias concernés.

Lamia Chikour aurait déclaré démissionner en réaction aux violences que connaît son pays. Elle aurait également jugé «légitimes» les aspirations du peuple Syrien «à la liberté et à la démocratie». Elle aurait fait cette déclaration dans un message audio diffusé mardi par France 24.

L’ambassadrice serait-elle revenue sur sa décision suite à des pressions du régime, est-elle au centre d’une opération de manipulation ? La question reste posée, qui sème un peu plus le trouble dans le contexte actuel de la Syrie, désormais sous la menace d’un conflit armé interne et dont la population civile compte ses morts.

Lors d'une interview avec la télévision française BFM, réalisée à l'intérieur de l'ambassade de Syrie en France, Mme Chakkour a accusé France 24 qui avait diffusé la fausse information, selon elle, d'"usurpation d'identité".

«Je porterai plainte pour condamner France 24 pour ces actes de désinformation, qui s'inscrivent dans une campagne de falsification de l'information et de désinformation qui a démarré courant mars 2011 contre la Syrie», a indiqué l'ambassadrice lors de l'interview.

La chaîne Al-Arabiya, dont le siège est à Dubaï, a également diffusé un autre enregistrement d'une femme qui se présentait présentée comme l'ambassadrice de Syrie en France et qui démentait avoir démissionné.

«Je suis toujours ambassadrice de Syrie, l'ambassadrice de la République arabe de Syrie. On s'est fait passer pour moi. Je n'ai parlé à aucune chaîne au monde. Je suis très en colère», a assuré cette femme.

Dans une déclaration publiée mardi, France 24 a expliqué qu'elle avait contacté "l'ambassadrice" par l'intermédiaire du service de presse de l'ambassade de Syrie en France, qui lui avait fourni un numéro de téléphone.

La télévision a donc interviewé mardi soir "l'ambassadrice" par téléphone, en utilisant le numéro vérifié par l'attaché de presse de l'ambassade.

«Nous n'excluons ni la manipulation ni la provocation. Si tel était le cas, nous poursuivrons en justice toutes les personnes, officines, ou services officiels qui en seraient à l'origine», conclut la déclaration de France.

Entre temps, le régime de Bachar Al-Assad continue à écraser dans le sang toute contestation. Les autorités ont annoncé mercredi l'envoi de troupes en renfort à Jisr Al-Choughour, une ville du nord-ouest du pays où, selon le régime, cent vingt policiers ont été tués par des "groupes armés".

Selon des militants des droits de l'homme, les policiers se seraient plutôt mutinés Lors d'une mutinerie dans un QG de la sécurité, ce qui laisse supposé que des groupes armés pourraient s’affronter annonçant un déchirement interne au régime.

Plus de 1 100 civils, dont des dizaines d'enfants, ont été tués depuis le début du mouvement, rapportent des sources concordantes d’ONG syriennes.