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Marseille : trois questions à Cécile Silvestri, coordinatrice culturelle du 3ème festival du livre de la Canebière «Carnets de route»

Le 3ème festival du livre de la Canebière, porté par l’association Couleurs Cactus, prendra ses quartiers sur le haut de la rue à partir de vendredi et durant tout le week-end. Une année de travail et de recherche a permis, au fil des échanges humains et littéraires, de tisser des liens et de donner à cette édition la thématique des voyages, des mers, des exils et des migrations. Rencontre avec Cécile Silvestri, coordinatrice culturelle pour l’Association Couleurs Cactus.

_. Mediaterranee Cette 3ème édition du festival se nomme « carnets de route ». Où nous emmenez-vous ?

_. Cécile Silvestri : Le vendredi matin, je vous emmène en Algérie, dans un périple d’abord méditerranéen avec Nadia Roman. Je vous conduis ensuite en Inde avec Patrick Favaro et au Soudan avec Olivier Lebleu, tous deux auteurs pour la jeunesse. Puis tout au long du week-end nous partirons pour  Haïti, le Congo Kinshasa, la Tunisie, la Patagonie et la Nouvelle-Guinée. Samedi soir, en partenariat avec l’Institut Culturel Italien, nous irons à la rencontre des émigrés italiens. Le spectacle de Gérard Noiriel et de Jérémy Beschon reviendra sur le massacre d’Aigues-Mortes en 1893 et permettra de ne pas oublier ces temps de l’Histoire si proches parfois de l’actualité. Et comme nous sommes à Marseille, une pléiade d’écrivains de la région vous conduira aussi, depuis le « cabanon des auteurs », en terre provençale.

_. Le voyage est-il seulement littéraire ?

Les voyages que nous proposons sont des voyages historiques, romantiques parfois et citoyens. L’Histoire avec un grand H nous appartient. Lors de la soirée de clôture du dimanche soir, nous mettrons en avant l’histoire de l’esclavage avec la présence de Lémy Lémane Coco, auteur guadeloupéen et Mohammed Aïssaoui. L’idée de Couleurs Cactus est d’en finir avec les clivages et le communautarisme et de rencontrer toutes les cultures du monde. Cela passe par une pluralité de propositions. Pluralité littéraire bien entendu: nouvelle, essai, roman et roman historique, poésie, avec le pari cette année d’intégrer le genre à un festival littéraire qui a priori est un festival populaire. Pluralité aussi au niveau artistique avec de la musique, du cinéma, de la calligraphie, de l’écriture, de la lecture et des arts visuels.

_. A quel public sont destinés ces voyages ?

Nous avons souhaité que les « carnets de routes » soient un festival pour tous et pas seulement pour les habitués des rencontres littéraires. La programmation jeunesse est un peu plus étoffée que les années précédentes et mieux construite en amont pour que tout le public scolaire soit concerné de la maternelle jusqu’à la fin du collège. Nous travaillons aussi dans une même dynamique avec des associations partenaires présentes sur la Canebière ce week-end. Tous nous sommes persuadés que la culture est un atout pour avancer dans la vie à quelque niveau social que ce soit. Les stands artistiques et littéraires permettront de belles rencontres. Quant aux paris que l’on a fait cette année, nous attendrons le retour du public !

Propos recueillis par Isabelle Appy