« StopCovid » : la future application pour ralentir la propagation du virus
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Le ministre de la santé Olivier Véran et le secrétaire d'Etat au numérique, Cédric O, ont confirmé qu'une application mobile de « contact tracing » (pour ne pas dire tracking) était prévue pour permettre de ralentir la propagation du virus. La mise en place semble compliquée, surtout du point de vue juridique.
Le prototype est toujours en cours délaboration. De nombreux obstacles doivent être levés avant la mise à disposition :
«Le gouvernement n'est pas certain de réussir à franchir toutes les barrières technologiques »
Quel est le principe de l'application stopcovid ?
Lorsqu'une personne est contaminée, ceux ou celles qui ont été en contact avec elle les jours précédents recoivet une notification automatique. Dès reception de cette notification, il sera possible de se faire dépister ou se confiner plus strictement pour éviter toute contamination durant la période d'incubation. Le but étant de freiner la chaine de transmission.
L'application Stopcovid va-t-elle nous libérer du confinement ?
Non. A elle seule, cette application ne pourra pas permettre un retour à la vie normale. Des tests fiables doivent être mis à disposition. Actuellement, les tests disponibles ont révélés leur limites avec 30% des personnes malades qui sont passées par l'émail du filet (elles ont été considérées comme négatives). Cette application n'est qu'une sécurité supplémentaire qui vient s'ajouter aux gestes barrières, au port de masque obligatoire. Elle ne peut être efficace que si elle est largement utilisée par la population.
Comment fonctionnera le "tracing" ?
Le bluetooth permettra de repérer les autres utilisateurs de l'application. Ils seront identifiés sur une distance de quelques mètres pendant une période de temps donnée. Le gouvernement insiste sur le souci de l'anonymat à travers l'enregistrement d'identifiants chiffrés dans la mémoire du téléphone. A priori pas de géolocalisation...contrairement aux applications fonctionnant grâce au GPS.
« Les données ne sont pas anonymisées au sens juridique lorsqu'elles restent individualisables. Mais l'on peut faire en sorte que les personnes ne soient plus identifiables, de manière irréversible si besoin. Et la durée de conservation peut être limitée », explique Etienne Drouard, avocat spécialisé dans les questions numériques au cabinet Hogan Lovells.
Le gouvernement a insisté : l'appli StopCovid ne sera pas obligatoire. Or, « si nous voulons que ce soit la seule mesure, 60 % de la population devrait participer », relève Marcel Salathé, directeur du laboratoire d'épidémiologie numérique de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Heureusement pour le gouvernement, un sondage indiquait la semaine dernière que huit Français sur dix accepteraient une appli de « contact tracing ». « De nombreuses personnes ont déjà été contaminées, ajoute Simon Matet, co-auteur d'une note sur le sujet pour le think tank Terra Nova. Nous avons calculé que si 30 % de la population est déjà immunisée, il suffit d'une adoption de l'appli par 25 % de la population pour que l'épidémie disparaisse ».