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La marine Française accusée d’avoir laissé périr des migrants naufragés

Selon la presse britannique, la marine Française aurait délibérément laisser mourir des naufragés d’un bateau de migrants africains qui dérivait vers l’ile italienne de Lampedusa.

Le bateau transportait soixante-douze passagers, parmi eux des femmes, des enfants en bas âge et des réfugiés politiques, rapporte le Guardian dans son édition du 8 mai.

L’embarcation aurait quitté Tripoli pour l'île italienne de Lampedusa le 25 mars avant d'échouer sur les côtes libyennes, près de Misrata le 10 avril.

Alerté par les gardes-côtes italiens, un hélicoptère militaire aurait ensuite survolé l'embarcation, selon la même source.

« Les pilotes, qui portaient des uniformes militaires, ont lâché des bouteilles d'eau et des paquets de biscuits, ils ont fait signe aux passagers de maintenir leur position avant qu'un bateau de sauvetage ne les rejoigne. L'hélicoptère est parti et aucune aide n'est arrivée, » rapporte le Guardian. Le journal s’est appuyé sur des témoignages de survivants et de personnes contactées par les passagers.

Après plusieurs jours à la dérive, "le 29 ou le 30 mars, le bateau a approché un porte-avion de l'OTAN de si près qu'il aurait été impossible que ce dernier ne remarque pas l'embarcation. Selon les survivants, deux avions ont décollé du navire et ont survolé leur bateau à basse altitude tandis que les immigrants se tenaient debout, soulevant deux bébés affamés. Incapable de se rapprocher du porte-avion, le bateau a dérivé. A court de vivres, d'essence et de moyens de contacter le continent, ils ont commencé à mourir de faim les uns après les autres", décrit le Guardian. Sur les soixante-douze passagers, neuf ont survécu, précise le quotidien.

« Tous les matins, on se réveillait pour trouver encore plus de cadavres, on les gardait vingt-quatre heures avant de les jeter par dessus bord (...) les derniers jours on ne savait plus qui on était. Soit on priait, soit on mourait », aurait raconté au journal un survivant.

L'OTAN a réagi lundi à cette information, apportant un démenti catégorique. « L'OTAN a pris connaissance d'un article de presse indiquant qu'un porte-avions de l'OTAN a laissé périr en mer soixante et un migrants, le 29 ou le 30 mars, entre Tripoli et Lampedusa » , a déclaré une porte-parole de l'organisation.

« Un seul porte-avions était sous commandement de l'OTAN à cette date, le navire italien Garibaldi, et il se trouvait à plus de 100 milles nautiques au large », a ajouté Carmen
Romero, rapporte Le Monde. "Par conséquent, toute déclaration affirmant qu'un porte-avions de l'OTAN a repéré puis ignoré le navire en détresse est fausse", a-t-elle affirmé.

Contacté par le site Rue 89, une porte-parole de l’état-major de l’armée a par ailleurs affirmé : «Nous n'avons pas croisé ce type d'embarcation. Nous nous serions évidemment portés à son secours. Nous ne sommes pas concernés. Il ne s'agit pas d'un bâtiment français.»

Le droit maritime international fait obligation aux navires, y compris militaires, de répondre aux alertes d'autres embarcations et à offrir leur aide quand cela est possible.

L’indifférence dont aurait fait preuve la marine militaire française constitue un fait grave et particulièrement scandaleux.