La zone euro au secours des banques espagnoles à hauteur de 100 milliards d'euros

La zone euro se préparerait à porter secours à l'Espagne pour éviter l'effondrement des banques suite à la déconfiture du secteur immobilier. Il est question d'un plan de sauvetage de l'ordre 100 milliards d'euros. Madrid n'a pas encore formulé de demande d'aide, de crainte de se voir imposer un programme identique à celui de la Grèce, sous pression des bailleurs internationaux.

Les ministres des Finances de l'Eurogroupe ont entamé samedi peu après 16H00 (14H00 GMT) une réunion téléphonique très attendue au sujet de l'Espagne, à laquelle participait également la directrice du FMI, Christine Lagarde.

"Il s'agira en fait d'un des plus grands sauvetages financiers de l'histoire récente", a commenté le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont le pays ne fait pas partie de l'Union monétaire, parlant d'un "chiffre dépassant les 80 milliards d'euros", dans une interview à la radio publique SVT.

Des prêts personnels pour une durée de 50 ans...

Le gouvernement espagnol semble toutefois disposé à accepter le plan de sauvetage, selon des sources européennes concordantes. Le calendrier s'est accéléré quand le FMI a révélé vendredi soir que les besoins de recapitalisation des banques espagnoles s'élevaient à au moins 40 milliards d'euros. Mais celles-ci auront vraisemblablement besoin de davantage de fonds pour s'assurer de l'existence d'un "pare-feu crédible" dans le pire des scénarios, a prévenu une responsable de l'institution.

En contrepartie de cette aide, Madrid s'engagerait à assainir le secteur financier et notamment la législation bancaire qui présente certaines particularités dont les prêts personnels d'une durée de 50 ans.

La crise en cascade qui secoue la zone euro inquiète les États-Unis. Barack Obama a pressé ses partenaires européens d'agir rapidement.

"Ce qui mine actuellement les efforts pour conserver l'euro, ce sont les incertitudes et les doutes sur la vision à long terme des hommes politiques et la pérennité de la zone euro", a déclaré de son côté Christine Lagarde dans une interview à la presse allemande.

Un sommet des dirigeants de l'UE, qui doit ouvrir la voie à un renforcement de l'intégration européenne, est prévu les 28 et 29 juin à Bruxelles.