La France en faveur de frappes ciblées et limitées sur la Libye

Nicolas Sarkozy vient de jeter un pavé dans la marre, mettant les autres chefs d'États européens devant une situation pour le moins inattendue. Sur proposition du très médiatique Bernard Henri Levy présent ces derniers jours à Benghazi, il accepte de recevoir deux émissaires de l'opposition libyenne jeudi matin, rendant ensuite publique coup sur coup, la reconnaissance officiel du Conseil national de Transition (CNT), l'échange prochain d'ambassadeurs et l'option de frappes ciblées pour clouer au sol les avions de Kadhafi.

La position de la France a été vécue comme une première victoire diplomatique à Benghazi suscitant une liesse. L'opposition est ainsi réconfortée, espérant surtout une intervention de la communauté internationale avant qu'il ne soit trop tard, sachant que la résistance des rebelles faiblit au fil des jours face aux raids aériens ininterrompus de l'armée régulière.

A Bruxelles, où se tient vendredi 11 mars un sommet exceptionnel des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne sur la situation libyenne, la position française a jeté un froid. Plutôt réticents à une intervention en territoire Libyen sous quelque forme que ce soit, les pays européens, et notamment l'Allemagne, n'ont pas apprécié l'accélération de la France sur le terrain diplomatique.

Nicolas Sarkozy va devoir convaincre ses homologues de la nécessite, voire de l'urgence d'une intervention pour stopper la machine de guerre de Kadhafi. Il n'est pas sûr qu'il y parvienne, auquel cas, dit-on, la France serait disposée à y aller seule.

Après des positions plutôt molles face aux secousses tunisiennes et égyptiennes, Nicolas Sarkozy est à l'évidence déterminé à tenter un retour en force de la France dans le monde arabe. Un enjeu international qui tombe à pic face à un contexte de politique intérieure plutôt houleux pour le camp de la majorité présidentielle, entre révélations autour des voyages des uns et des autres, course électorale avec l'extrême droite et sondages semant le doute et la peur.

 

 

 

 

L'armée loyale aurait repris la ville de Ras Lanouf en combinant offensive terrestre et raids aériens. Cette armée composée surtout de mercenaires évoluent vers Benghazi en faisant beaucoup de victimes parmi les rebelles.