Conférence sur l’aide humanitaire à Gaza : les ONG dénoncent l’absence de consensus sur un cessez-le-feu immédiat
Par N.TPublié le
Comment faire parvenir l’aide humanitaire à Gaza et de façon durable, malgré les bombardements ininterrompus de l’armée israélienne ? L’initiative lancée par le président de Emmanuel Macron, jeudi 9 novembre, s’est posé ce défi, sans y apporter de réponses immédiates, mis à part l'ouverture d'un corridor humanitaire, dont la mise en place reste incertaine.
Au début des discussions, le chef de l'Etat français a modifié son discours pour envoyer un message aux participants préoccupés par la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat afin de protéger les civils. Emmanuel Macron a appelé pour la première fois à « œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu », tout en demandant une pause humanitaire rapide. Ce qu’Israël continue cependant à refuser.
Malgré cette légère inflexion du discours présidentiel, les différents orateurs ont souligné la responsabilité des autorités israéliennes dans les souffrances des populations civiles de Gaza.
1 milliard d’euros de promesses, la France augmente son aide à 100 millions d'euros
L'Élysée s'est réjoui des promesses de financement atteignant 1 milliard d'euros, montant estimé par les Nations unies pour répondre aux besoins humanitaires à Gaza. Il convient toutefois de vérifier que ces sommes correspondent réellement à des annonces nouvelles.
Le président Macron a également annoncé que la France augmenterait son aide supplémentaire cette année à 100 millions d'euros, dont plus de la moitié serait destinée à l'UNRWA.
Outre ces chiffres, plusieurs pistes ont été envisagées pour acheminer l'aide humanitaire, qui est elle-même otage des combats et des tensions suscitées par la guerre. Israël maintient le blocus terrestre et maritime du territoire, tandis que l'Egypte refuse d'ouvrir complètement le terminal de Rafah de peur d'un afflux massif de réfugiés palestiniens.
Un corridor maritime pour acheminer l’aide
Le président chypriote, Nikos Christodoulides, a présenté un projet de corridor maritime permettant d'acheminer l'aide jusqu'à une plate-forme au large de Gaza, avant de la transporter sur les côtes.
Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, a exprimé son soutien à cette idée, bien qu'Israël soit préoccupé par le risque de livraison d'armes au Hamas.
Des chefs d'état-major des pays volontaires se réuniront dans la semaine du 13 novembre pour poursuivre les travaux, tandis que des navires militaires convergent vers Chypre en préparation d'une évacuation éventuelle.
Malgré ces efforts, les ONG se disent déçues par le manque de consensus sur un cessez-le-feu immédiat et critiquent les violations des droits humains à Gaza. Pour elles, il est indispensable que l'aide humanitaire puisse entrer dans le territoire et être distribuée dans de bonnes conditions.
Les termes "trêve" et "pause humanitaire" sont rejetés par les professionnels de l'urgence, qui insistent sur l'impossibilité de fournir une assistance humanitaire au milieu des combats.