Tunisie: le courant radical d’Ennada veut engager une épreuve de force
Par N.TPublié le
Le tension monte d'un cran en Tunisie après l’assassinat de l’opposant Chokri Belaid et la forte mobilisation des laïques et démocrates lors de ses obsèques. Les islamistes d’Ennahda au pouvoir engagent un bras de fer avec le Premier ministre Hamai Jebali qui envisage de constituer un "gouvernement de technocrates".
Selon des sources concordantes, les ministres du parti du président tunisien Moncef Marzouki (le CPR, Congrès pour la République, qui compte trois ministres et deux secrétaires d'Etat), seraient sur le point de démissionner dès lundi 11 février, si les islamistes persistent à ne pas vouloir lâcher les ministères de souveraineté, Intérieur, Justice et Affaires étrangères.
Le parti d'Ennahda exige que soit au préalable sollicitée la confiance de l’Assemblée nationale dont il détient 82 sièges sur 217. Une condition rejetée par le Premier ministre qui estime avoir pleinement le pouvoir de remanier le gouvernement.
Selon l’AFP, un groupe d'experts réunis par la présidence samedi 9 février a appuyé sa position en se référant à loi d'organisation provisoire des pouvoirs publics, selon laquelle le chef du gouvernement peut "créer, modifier et supprimer les ministères et les secrétariats d'Etat, et fixer leurs attributions et prérogatives, après délibération du Conseil des ministres et information du président de la République".
Ennahda menace dans tous les cas de multiplier les manifestations au nom de la "légitimité des urnes". Les islamistes sont sans surprise déterminée engager une épreuve de force pour tenter de s’imposer au risque au risque de plonger le pays dans le chaos.