Marseille: levée de l’immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini, soupçonné de «corruption passive»
Par N.TPublié le
Le bureau du Sénat français a annoncé mercredi 12 décembre la levée de l’immunité parlementaire du sénateur et président du Conseil Général du département des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini. Cette mesure était demandée par le juge d’instruction afin d’entendre l’élu marseillais sous statut de garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire.
Selon le juge marseillais Charles Duchaine, il existe "une ou plusieurs raisons plausibles" de soupçonner le président du conseil général des Bouches-du-Rhône d'avoir commis les délits de corruption passive, trafic d'influence et association de malfaiteurs.
La mesure de garde à vue serait justifiée par "la très grande complexité de l’affaire et le caractère mafieux de l’organisation mise à jour", avec des connexions entre le frère du sénateur, actuellement en détention, et plusieurs personnes liées au grand banditisme.
Dans un communiqué, le Sénat souligne qu’il ne s'est pas prononcé "ni sur le fond du dossier, ni sur l’exactitude des faits, ni sur la procédure suivie par le juge ».
Le bureau du Sénat rappelle également "que la présomption d’innocence bénéficie aux parlementaires comme à n’importe quel citoyen".
L'association Anticor, qui lutte "contre la corruption et la moralisation de la vie publique", a annoncé mardi 11 décembre, Journée internationale de lutte contre la corruption, sa prochaine constitution de partie civile dans "l'affaire dite Guérini confiée au juge Charles Duchaine".
Selon la présidente d'Anticor, "certains éléments, par leur ampleur, leur gravité, leur caractère méthodique et organisé laissent entrevoir un véritable système de corruption dans les Bouches-du-Rhône avec des ramifications en Corse, en Suisse, au Luxembourg".