l'ancien premier ministre pakistanais Nawaz Shari... (Xinhua)

Pakistan : l’ancien premier ministre revendique la victoire de son parti

L'ancien premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a revendiqué, samedi 11 mai, la victoire de son parti aux élections législatives.

Selon les premiers résultats, la Ligue musulmane (PML-N) de M. Sharif est créditée d'une confortable avance sur ses principaux rivaux, le PTI (Mouvement pour la justice) de l'ancienne gloire du cricket Imran Khan et le PPP (Parti du peuple pakistanais) de la famille Bhutto. Mais il n'obtiendrait pas de majorité à l'assemblée, ce qui devrait ouvrir la voie à une coalition.

« Les résultats continuent de tomber, mais nous avons déjà la confirmation que la PML-N va émerger comme le principal parti », a déclaré M. Sharif à ses partisans réunis à Lahore, la deuxième ville du Pakistan, rapporte l’AFP.

« J'invite tous les partis à s'asseoir autour d'une table avec moi pour résoudre les problèmes du pays », a lancé M. Sharif, qui devrait devenir le premier homme politique de l'histoire pakistanaise à remporter trois élections démocratiques.

Le Mouvement pour la justice d'Imran Khan a quant à lui reconnu sa défaite. « [Le PML-N a] émergé en tant que premier parti. Je veux l'en féliciter », a déclaré un haut responsable du PTI, Assad Omar.

Plus de 86 millions d'électeurs pakistanais étaient appelés à choisir leurs 342 députés à l'Assemblée nationale et leurs représentants dans les quatre assemblées provinciales. Ce scrutin  a été marqué par une forte participation des électeurs, malgré des attaques rebelles qui ont fait 22 morts samedi.

La participation a été de "près de 60 %", soit le taux le plus élevé depuis 1977, a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche 12 mai la commission électorale (ECP). Le taux de participation avait été de 44 % au dernier scrutin en 2008.

Trois attentats ont endeuillé l'ouverture du scrutin. Karachi, ville de 18 millions d'habitants a été le théâtre d'attaques meurtrières qui ont fait quatorze morts et de nombreux blessés.

Les talibans du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), opposés au processus démocratique qu'ils jugent "non islamique", ont revendiqué un attentat contre un parti laïc qui a fait douze morts et des dizaines de blessés. Dans la soirée, un attentat-suicide, mode opératoire des insurgés, a tué deux paramilitaires.

D'autres attaques dans la province du Baloutchistan et le nord-ouest ont fait huit morts et des dizaines de blessés, portant ainsi à vingt-deux le nombre de personnes tuées en ce jour d'élections.

Nawaz Sharif et Imran Khan ont tous deux soutenu l'idée de dialoguer avec les talibans pour tenter de mettre fin aux violences et critiqué les tirs de drones américains visant les islamistes dans le nord-ouest du pays.

Le vainqueur de l'élection aura aussi pour tâche de redresser l'économie du pays, minée par une crise énergétique sans précédent qui s'est imposée comme un des thèmes phares de la campagne.