Facebook: une enquête de l'UE sur l'activation par défaut de la fonction de reconnaissance faciale
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La compagnie Facebook Inc. fera l'objet d'une enquête des autorités de l'Union européenne (UE) pour sa nouvelle fonction de reconnaissance faciale déployée dans le monde entier.
Cette fonctionnalité, baptisée Suggestions de Tags, utilise un logiciel de reconnaissance de visages pour associer les nouvelles photos des utilisateurs aux autres photos sur lesquels ils sont identifiés par des marqueurs (tags). Elle rassemble les photographies similaires et fournit une proposition de nom pour les personnes représentées.
Facebook a déployé cette nouvelle fonctionnalité à la fin de l'année dernière aux États-Unis, et les utilisateurs peuvent la désactiver en configurant leurs paramètres personnels. Toutefois, Facebook l'a activée par défaut sans en informer les utilisateurs au moment de sa mise à disposition dans des pays extérieurs aux États-Unis.
Un groupe de défense du droit à la vie privée du bloc de 27 pays européen étudiera cette mesure pour déterminer s'il s'agit d'une violation de ses réglementations, a déclaré à Bloomberg un responsable luxembourgeois du Groupe de travail sur l'Article 29 et la protection des données.
Le Groupe de travail, organe consultatif indépendant de l'UE s'occupant de la protection des données et de la vie privée, regroupe les autorités de réglementation sur la protection des données des 27 pays membres de l'UE.
"Le marquage par des tags de personnes sur des images ne devrait avoir lieu qu'avec l'accord préalable des personnes et ne peut être activé par défaut", a estimé le responsable luxembourgeois, Gerald Lommel.
Une telle fonction automatique "peut entraîner un grand nombre de risques pour les utilisateurs", a-t-il noté, et les autorités de protection des données européennes "signifieront clairement à Facebook que cela ne peut pas se passer comme cela".
Les autorités du Royaume-Uni et d'Irlande ont également déclaré qu'elles examinaient cette nouvelle fonction de Facebook.
Le bureau du Commissaire britannique à l'Information a déclaré à Bloomberg que "les problèmes de droit à la vie privée que pourrait soulever ce nouveau logiciel sont évidents", indiquant qu' il "discutait avec Facebook" de cette question.
Facebook est surveillé de près par les autorités européennes sur plusieurs questions liées à la vie privée, telles que les paramètres par défaut des utilisateurs et la manière dont l'entreprise utilise les informations collectées par son site de réseau social en ligne.