France : de nouvelles accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de l’abbé Pierre

France : de nouvelles accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de l’abbé Pierre

Un récent rapport révèle neuf nouvelles accusations de violences sexuelles à l'encontre de l'abbé Pierre. Le cabinet indépendant Egaé, sollicité par Emmaüs, a indiqué que ces incidents se seraient produits entre les années 1960 et 2000. Ces témoignages concernent essentiellement des agressions sur des femmes, bien qu'un cas de viol sur un mineur ait également été signalé.

Le rapport, révélé par l’émission "Envoyé spécial", s'ajoute aux 24 témoignages déjà publiés concernant l'abbé Pierre. Parmi ces nouvelles révélations, Danièle, maintenant âgée de 73 ans et identifiée comme "GG", raconte avoir été agressée sexuellement lors d'une mission humanitaire au Bangladesh en 1972. Elle évoque des attouchements forcés et des situations humiliantes en présence de l'abbé. Dans les années 1990, elle aurait de nouveau été témoin de comportements déplacés.

Un autre témoignage, celui d'un garçon mineur, mentionne un "acte sexuel avec pénétration", bien que le récit détaillé n'ait pas été inclus pour des raisons de discrétion à la demande de la victime. De plus, une proche de l'abbé, surnommée "HH", rapporte des propos et actes à caractère sexuel à son encontre.

Emprise psychologique et intimidation

La vulnérabilité des victimes de l'époque est soulignée. Certaines avaient tenté de parler des agressions mais n'avaient pas été crues, l'abbé Pierre ayant mis en place une forme d’emprise psychologique et d’intimidation. Pour autant, le rapport précise que les faits rapportés ne dressent pas un portrait exhaustif de tous les agissements de l'abbé, mais soulignent la difficulté d'en évaluer l'ampleur.

Le groupe Egaé a scrupuleusement vérifié les faits grâce à des documents et à d’autres preuves, parfois trouvés dans les archives d'Emmaüs. À ce jour, 33 accusations ont été corroborées, et 57 personnes se sont manifestées au cours de l'enquête, bien que toutes n'aient pas pu être vérifiées.

À la fin du mois, Egaé arrêtera la collecte des témoignages, passant le relais à une autre structure. Emmaüs a instauré une commission pour comprendre les dysfonctionnements ayant permis à l’abbé Pierre de commettre ces actes pendant de si nombreuses années. Les archives concernant l'abbé seront aussi mises à disposition du public.

Adrian Chaboche, d'Emmaüs International, a déclaré que des excuses étaient présentées aux victimes et à la société, reconnaissant la trahison ressentie par ceux qui faisaient confiance à l'abbé. Quant aux indemnisations potentielles, il affirme qu'une solution adaptée est envisagée mais nécessite du temps pour être mise en place.