France : le conseil scientifique face à la crainte du variant omicron
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Jusque là très peu mortel, le variant Omicron ne manque pas de susciter les plus grandes craintes des autorités sanitaires à cause de sa contagiosité. Il semble se propager à vitesse grand V et certains prédisent même qu'il représentera la majorité des cas detectés d'ici le début de l'année 2022.
Les premières informations disponibles sur ce variant du Sars-CoV-2 suggèrent qu'il pourrait "circuler en Europe plus rapidement que prévu initialement, en remplaçant progressivement le variant Delta dans les premières semaines de 2022", selon le dernier avis du Conseil scientifique, transmis au gouvernement le 8 décembre et rendu public aujourd'hui. Un diagnostic qui recoupe celui de plusieurs pays européens, comme la Grande-Bretagne ou le Danemark, pour lesquels la prédominance du variant Omicron sur le variant Delta ne serait plus qu'une question de jours.
Crainte de propagation rapide menant à la saturation des hôpitaux
Les membres du Conseil mettent particulièrement en garde contre les "clusters géants", déjà observés dans plusieurs pays, et qui "peuvent jouer un rôle d’accélérateur de la progression épidémique". Comme on l'a observé lors de la vague de février-mars 2020, des rassemblements localisés peuvent à eux seuls "faire perdre de précieuses semaines de préparation face à l'épidémie". Les experts du Conseil appellent donc à un surcroît de vigilance lors des rassemblements, et même à "une réglementation stricte ou une interdiction des grands évènements".
Ils rappellent par ailleurs que "les outils de réponse à la Cinquième vague liée au variant Delta sont utiles et identiques pour la réponse vis-à-vis du variant Omicron". Les membres du Conseil semblent notamment craindre qu'une partie des Français ne renoncent à leur dose de rappel, en attendant un vaccin adapté au variant Omicron : "De nouveaux vaccins dirigés (...) contre le variant Omicron, s’ils sont développés, ne seront pas disponibles en masse avant au mieux le printemps 2022. Il est donc inapproprié de retarder sa dose de rappel en espérant bénéficier d’un nouveau type de vaccin". Le scénario du pire semblant être, selon cet avis au gouvernement, "un surcroit d'hospitalisations qui se [rajouterait] à celles liées à la vague Delta".
En pleine campagne de rappel vaccinal, le Conseil sous la houlette de Jean-François Delfraissy plaide pour une réponse tous azimuts, résumée dans un "message-clé" en tête de son avis : "Il n’existe pas de solution miracle, mais plutôt l’addition de plusieurs mesures ayant pour chacune d’entre elles un impact limité, mais qui devient important lorsqu’elles sont combinées." Face à une "cinquième vague" épidémique à l'approche des fêtes de fin d'année, qui pourrait en cacher une sixième, le Conseil scientifique appelle en fait à la (re)mobilisation de moyens que les Français connaissent déjà : vaccination, gestes barrière, distanciation et aération.